KITS ÉCONOMISEURS D'EAU
|
25 % des charges payées par les locataires
Le choix du retour en gestion publique du service de l’eau par la ville de Paris, au 1er janvier 2010 était à la fois une décision politique – l’eau, bien essentiel, doit être géré par la puissance publique – et une décision de bonne gestion. Cela permet aujourd’hui de réaliser d’importantes économies tout en maintenant une efficacité de service, un niveau d’investissement et une exigence forte en matière de qualité sanitaire. Également, les gains générés sont employés à la mise en place d’actions sociales visant à réduire les dépenses d’eau des plus démunis. L’effort financier n’est pas le même selon le niveau de vie des ménages, et pour les usagers les plus démunis, la facture d’eau parisienne peut représenter plus de 3 % de leur budget. La ville de Paris entend tout mettre en œuvre pour rendre effectif le droit à l’eau dans la capitale.
L’eau représente 25 % des charges payées par les locataires, il s’agit du deuxième poste de charge – Il est donc important que les bailleurs sociaux, et particulièrement Paris Habitat-OPH, premier bailleur social public d’Europe avec 120 000 logements en gestion, renforcent leur engagement pour maîtriser cette dépense et améliorer les services liés à l’eau, en faveur des locataires. Dans cette logique, le 27 mars 2012, la ville de Paris, Eau de Paris et les bailleurs sociaux parisiens, dont Paris Habitat-OPH, ont signé une charte sur la gestion de l’eau, afin de promouvoir une gestion équilibrée et solidaire de la ressource dans les immeubles. La charte confirme les orientations de la ville de Paris, mais vise également à faire progresser et mieux coopérer les acteurs du grand cycle de l’eau. Les améliorations concernent notamment un renforcement des échanges avec Eau de Paris à travers une mise en commun de la connaissance des réseaux privés, le suivi des consommations des compteurs généraux d’immeubles pour une meilleure détection des fuites. Eau de Paris et Paris Habitat-OPH collaborent aussi dans le cadre de l’observatoire parisien de l’eau, instance consacrée au service public de l’eau et de l’assainissement. Ils poussent leur réflexion notamment sur la politique de facturation au comptage, la mise en place d’équipements économes ou bien encore la signature de contrats d’entretien de la robinetterie en accord avec les associations de locataires.
Au-delà de la pose des kits, Paris Habitat-OPH a souhaité sensibiliser les locataires aux économies d’eau à travers des ateliers ludiques. Trois associations franciliennes spécialisées dans l’éducation au développement durable de tous les publics ont été mandatées pour les animer : les Petits Débrouillards, Écophylle et le Groupe de diffusion d’informations sur l’environnement. Au pied des immeubles concernés, un premier atelier s’est déroulé sur les enjeux de l’eau, un second avait pour thématique les économies d’eau. De nombreux éco-gestes ont été diffusés auprès des locataires, pour réaliser des économies au quotidien, grâce à des gestes simples, et contribuer à protéger une ressource en eau potable.
Au total, ce dispositif de sensibilisation a été proposé à plus de 6 000 locataires.
Le 19 septembre, Eau de Paris et Paris Habitat-OPH ont convié la presse à visiter quelques installations et découvrir par la même occasion un quartier plein de charme, au pied de la Butte-aux-Cailles. Le groupe Brillat Savarin / Fontaine à Mulard s’inscrit dans la catégorie des HBM – habitations à bon marché. En 1924, André Arfvidson s’associe à Joseph Bassompierre et Paul de Rutté, auteurs de nombreux immeubles parisiens. 350 logements sont construits sur une parcelle de 8 363 m2. Les façades en brique rouge sombre sont rythmées de deux séries de loggias superposées, ornées de céramiques aux couleurs vives. La présence de ce type de céramique, rare dans la production ultérieure de Bassompierre de Rutté porte probablement la marque d’Arfvidson, qui en était un grand amateur, comme en atteste son bâtiment de la rue Campagne-Première. L’ensemble immobilier a fait l’objet d’un vaste projet de réhabilitation entre 1998 à 2004. La requalification de ce site sensible avait été programmée et suivie en concertation avec le soutien de la mairie du 13ème arrondissement. L’objectif était double : améliorer la vie des habitants et améliorer la gestion par Paris Habitat-OPH. L'idée générale était de séparer ce site en deux résidences, l'une ouvrant sur la rue de la Fontaine à Mulard et l'autre sur la rue Brillat Savarin. Les logements ont été partiellement rénovés, des bureaux d'accueil créés sur chaque entrée des 2 résidences et 5 entrées de halls tournées sur la rue. Désormais, le site comprend 249 logements de type PLA (prêt locatif aidé intégration), s’échelonnant du T1 au T5, 4 commerces et 1 jardin d’enfants. La démolition du bâtiment central a permis de créer un jardin en arrière, également rénové au titre de ce projet. 22 parcelles sont aujourd’hui jardinées par les locataires. La gestion des parcelles a été confiée à l’Association Rungis Brillat Peupliers. L’association entretien et anime cet espace dans l’esprit de la convention : en faisant participer les habitants dans la convivialité et le respect de l’environnement. photos jeffnlia.blogspot.fr – Walking in Paris, & Chenu10 – selection for Google Earth |
Suivi des résultats
Un premier panel de groupes d’immeubles a été déterminé en fonction de la date et du taux d’équipement en kits et du volume de consommation annuelle. Il se constitue de 11 ensembles immobiliers présents sur les 17ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements représentant 3 000 logements. Sur ce panel, 2 300 locataires ont accepté l’installation des kits économiseurs d’eau soit un taux d’équipement global de 77 %.
Au 3 septembre 2012, le temps d’observation d’évolution de la consommation en eau a varié de 11 à 23 semaines avec un temps d’observation moyen de 17 semaines. Les éléments de comparaison ont porté sur l’évolution de consommation pour une même période calendaire entre les années 2011 et 2012, en essayant de neutraliser une éventuelle évolution naturelle des consommations. Les premiers résultats montrent que la mise en place des kits économiseurs a engendré une diminution de 8 à 14 % du volume d’eau consommé sur ces 11 ensembles immobiliers (logements non équipés compris). Le suivi de ces évolutions de consommation perdurera au-delà du partenariat et concernera à terme un panel élargi au fur et à mesure des poses réalisées. .
Prix du kit économiseur d’eau installé : 12 euros TTC
Un robinet qui goûte de 5,5 m3 par an = 16,50 euros |