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LES MONTAGNES, zones de risques naturels
Avec la pente et le relief, conjugués avec une végétation souvent rase et fragile du fait d’un climat plus rude, les montagnes sont des zones d’intense érosion et de concentration rapide des eaux, qui forment les crues et inondations qui pourront être ravageuses pour les parties basses des bassins et les plaines.
L’effet est d’autant plus dévastateur que les zones plates de fonds de vallées sont étroites et encaissées entre les pentes des versants, et que s’y concentrent les infrastructures, les zones d’activités et les habitations, et que l’urbanisation n’y est pas suffisamment contrôlée… d’où l’importance des plans d’exposition aux risques naturels !
Ces situations peuvent être aggravées sous l’effet des activités humaines :
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le surpâturage et la déforestation dans beaucoup de pays du sud, qui favorisent l’érosion et les glissements de terrain ;
- l’imperméabilisation des sols par les constructions, les aires de stationnement et les routes, en particulier dans les zones de fort développement urbain et touristique, qui empêche l’infiltration de l’eau dans le sol et intensifie le ruissellement ;
- la mise en culture des prairies dans certaines zones.
Mais aussi, à l’inverse, l’abandon des secteurs les plus difficiles par la population et les activités économiques traditionnelles, comme le pastoralisme, avec pour conséquences la destruction ou l’absence d’entretien des ouvrages hydrauliques collectifs, les terrasses et drainages en particulier, et le retour à la friche…
C’est aussi en montagne que se "produisent" les alluvions (débris de la montagne se déposant à l’aval), qui vont se sédimenter en plaine, pouvant entraîner des dommages au fonctionnement des milieux (colmatage des frayères, pollutions diffuses).
Avec le changement climatique ces risques vont s’aggraver et se manifesteront par des crues brutales pouvant aller jusqu’à provoquer des morts, des glissements de terrain, des effondrements de cavités ou des éboulements rocheux pouvant provoquer des dommages au bâti et la coupure des infrastructures et notamment de voies de communication (routes et voies ferrées) en montagne.
La grande sensibilité des montagnes aux changements climatiques peut très vite mettre à mal les protections, les espaces bâtis et les infrastructures, plus particulièrement les routes et les voies ferrées, et provoquer ou accentuer des catastrophes naturelles, telles que les inondations, les glissements de terrain et les avalanches.
Dans les zones urbanisées des fonds de vallées et de plaine, il faudra se préoccuper du dimensionnement des réseaux d’assainissement pour pallier l’augmentation du risque d’inondations dues aux eaux pluviales.
Ces phénomènes sont d’autant plus dangereux que les orages sont plus violents et que les bassins de concentration amont sont plus pentus et qu’ils débouchent directement sur des zones basses peuplées ou industrialisées, comme c’est le cas en zones méditerranéennes. Nous avons tous en mémoire les crues torrentielles cévenoles du Gard ou de l’Hérault ou celles de Vaison-la-Romaine… et tout récemment du Var.
Dans ces montagnes méditerranéennes, le risque d’inondations – flash flood, va augmenter avec la fréquence et de la violence des orages d’automne et de printemps éclatant en pluies torrentielles sur des bassins versants très courts et pentus, et sur des sols secs et dénudés incapables de les absorber, d’autant que leur imperméabilité aura été augmentée par les défrichements, la conversion des terres agricoles, les constructions, le goudronnage des voies et stationnements et les infrastructures… Mais il n’y là rien d’étonnant car depuis l’antiquité, il est bien connu que ces fleuves côtiers méditerranéens se caractérisent par des crues violentes suivies d’étiages sévères !