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CAPTAGE DE LA SOURCE DES GONDARDS
Un enherbage pour sauver la qualité de l’eau
aire d’alimentation du captage : 3 625 hectares
production annuelle : 400 000 m3
communes desservies : Ronchères, Saints-en-Puisaye
Mézilles, Saint-Sauveur, Fontenoy
1 000 habitants
photo SIAEP
Le Syndicat intercommunal en eau potable de la région de Toucy – SIAEP, englobant 27 communes rurales de l’Yonne, est confronté à des dépassements de normes en nitrates et résidus de pesticides sur certains de ses captages d’eau potable. Pour reconquérir la qualité de son eau potable, le syndicat a engagé en 2003, avec le soutien de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, une demande de réhabilitation basée principalement sur l’accompagnement des agriculteurs.
Un constat préoccupant – L’aire d’alimentation de la source des Gondards présentait un taux de nitrates qui dépassait la norme réglementaire de 50 mg/l, des traces de pesticides d’une teneur néfaste de 15 μg/l et des pics de turbidité. De ce fait, l’utilisation de la source était réduite à 15 % de sa capacité depuis 1998. Un diagnostic hydrogéologique avec une délimitation du bassin d’alimentation de captage (BAC) de 3 278 hectares a été réalisé en 2002, puis un comité de pilotage a été constitué, composé des membres du SIAEP, de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, des services de l’État et des représentants des agriculteurs.
Cette réflexion a débouché en 2007 sur la construction d’une station d’eau potable équipée de filtres à sable pour le traitement de la turbidité et de filtres de charbon actif pour adsorption des pesticides présents dans le captage. L’idée de traiter les nitrates a été abandonnée, le syndicat pariant sur le succès des campagnes préventives programmées sur six ans.
L'engagement des agriculteurs – L’objectif est de convaincre les 35 agriculteurs concernés de mettre une partie de leur culture, polyculture et élevage "en surface agricole utilisée en herbe" soit dans le cadre contractuel des mesures agro-environnementales (MAE), soit dans le cadre volontaire de système de production intégrée tout en maintenant leur revenu. Ces méthodes de protection de remise en herbe, de conversion à l’agriculture biologique, de réduction des intrants, de méthodes alternatives et d’investissements spécifiques sont conduites par une animation. Elle comprend des conseils collectifs et individuels sur la reconversion à l’agriculture biologique.
L'ancrage de la démarche – Un premier aboutissement prépondérant sur la ressource a été la suppression des pics de pollution de nitrates. Par ailleurs, 425 hectares ont été contractualisés en herbe, 160 hectares recevront moins d’intrants et deux agriculteurs ont entrepris une réorientation dans l’agriculture biologique depuis deux ans. L’objectif d’ici fin 2013 est de poursuivre les actions préventives en orientant les exploitants vers des systèmes durables afin de développer des pratiques relevant de l’agriculture intégrée ou de la gestion écologique des prairies.
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