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Page 2 sur 2 Le traitement des effluents dans l'industrie agroalimentaire
La réglementation sur la mise en décharge et l’épandage des effluents industriels ainsi que l’augmentation de la taxe sur les rejets mises en application dès le début des années 2000 pèsent sur ces industries, gourmandes en eau et fortement productrices d’effluents. L’INRA travaille sur la problématique de réduction de ces effluents et cherche à concevoir des procédés pour réduire les volumes d’eau ou de produits chimiques consommés tout en maintenant la productivité et la sécurité alimentaire des produits.
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Les contacteurs membranaires : une technique innovante d’extraction à toutes épreuves
Extraire des molécules à haute valeur ajoutée pour l’industrie ou éliminer un composé odorant exige de séparer de façon sélective des molécules, si possible à moindre coût. Les chercheurs de l’INRA de Versailles-Grignon, en collaboration avec leurs collègues d’AgroParisTech, étudient depuis une dizaine d’années une technologie d’extraction innovante, les contacteurs membranaires. Ils ont récemment défini les conditions d’utilisation de ce procédé pour traiter des huiles essentielles de citron et récupérer des molécules à plus haute valeur ajoutée, les terpènes oxygénés. Ils étudient également son application pour le traitement d’eaux issues de procédés industriels.
Les huiles essentielles d’agrumes sont une source abondante et peu chère de terpènes oxygénés, molécules à haute valeur ajoutée pour l’industrie des arômes et des parfums notamment. Actuellement, ces composés sont généralement récupérés des huiles essentielles d’agrumes par extraction liquide-liquide en utilisant comme solvant des mélanges d’eau et d’éthanol. Ce procédé reste une opération difficile à mettre en œuvre car coûteuse en temps, en énergie, comme en solvant et en effluent à traiter.
Les chercheurs de l’INRA de Versailles-Grignon et leurs collègues d’AgroParisTech ont défini les conditions physico-chimiques optimales et les matériaux les mieux adaptés afin d’utiliser des membranes poreuses ou contacteurs membranaires pour extraire les composés oxygénés à partir d’huiles essentielles de citron grâce à une solution hydro-alcoolique. Grâce à des considérations théoriques doublées d’expérimentations, les scientifiques ont ainsi déterminé le type de matériau (hydrophobicité) et la structure des membranes (taille des pores) qui permettent d’augmenter la stabilité de l’interface afin de récupérer des molécules cibles à partir de systèmes complexes tels que les huiles essentielles et d’étendre la gamme de solvants qui peuvent être utilisés en considérant les propriétés de surface des membranes.
Déclinée dans le registre des huiles essentielles, cette technologie innovante appelle à développer des matériaux encore plus performants et mettre en œuvre un procédé d’extraction liquide-liquide à membrane continu au sein d’un système dont les performances seraient comparées à celles d’un procédé d’extraction conventionnel. Elle rend le processus industriel d’extraction ainsi défini plus économe en énergie et en solvant et améliore les rendements. Enfin, elle offre des perspectives intéressantes de développement industriel.
À ce jour, les chercheurs ont d’ores et déjà à leur actif la modélisation des transferts de matière d’une large gamme de composés d’arômes dans les contacteurs. Ainsi, l’utilisation d’un contacteur à fibres creuses (offrant une grande surface d’échange pour un faible encombrement) a permis de traiter des effluents "odorants" (eaux de blanchiment de chou-fleur, condensat issu de la concentration d’une purée de tomate…). La récupération de molécules d’arôme d’intérêt dans les eaux de procédés de l’industrie alimentaire permet tout à la fois de valoriser l’extrait et de désodoriser les eaux de procédés, autorisant ainsi leur recyclage. Les extraits aromatiques dans le cas de la tomate sont utilisés en parfumerie (note fraiche, verte). Pour le chou-fleur, il a été possible d’obtenir un extrait aromatique (composé d’arômes soufré) environ 5 000 fois plus concentré que la solution initiale à traiter, avec des rendements d’extraction supérieur à 90 %. Ils peuvent être utilisés en agroalimentaire pour des préparations à base de fromage en particulier. En effet, les composés odorants extraits des eaux de blanchiment de chou-fleur sont présents naturellement dans de nombreux aliments et participent à leur typicité : fromage et fruits exotiques en particulier. Aujourd’hui, les travaux des scientifiques s’orientent vers l’utilisation de solvants obtenus à partir de ressources renouvelables et à faible impact pour l’environnement et la recherche de matériaux membranaires encore plus performants. .
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Centre INRA de Jouy-en-Josas Unité mixte de recherche INRA-AgroParisTech-CNAM Département Caractérisation et élaboration des produits issus de l'agriculture GENIAL – Ingénierie Procédés, Aliments Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir Centre INRA de Versailles-Grignon Unité mixte de recherche INRA-AgroParisTech Génie et microbiologie des procédés alimentaires – GMPA Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir Fargues C., Lewandowski R., Lameloise M.-L., Evaluation of ion-exchange and adsorbent resins for the detoxification of beet distillery effluents, Ind. Eng. Chem. Res, 49 (2010) 9248-9257. Sagne C., Fargues C., Lewandowski R., Lameloise M.-L., Gavach M., Decloux M., A pilot scale study of reverse osmosis for the purification of condensate arising from distillery stillage concentration plant, Chem. Eng. Process., 49 (2010) 331-339. Dupuy A., Athes V., Schenk J., Jenelten U., Souchon I. (2011), Experimental and theoretical considerations on breakthrough pressure in membrane-based solvent extraction: Focus on citrus essential oil/hydro-alcoholic solvent systems with low interfacial tension, Journal of Membrane Science, 378, 203–213. INRA – L'eau, recherches pour une ressource vitale |