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Dessin de tracé de fleuve

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Utopie ou réalité ?
Le projet de développement de la rivière Tumen

Mots clés : tigre de Sibérie, léopard de l'Amour, baie de Pos'yets, Chine, Mont Paektu, Russie, Moscou-Vladivostock, Tuman-gang, Tumen, Yalu
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Index du dossier
1. Le contexte géographique et écologique
2. Le contexte historique
3. Le contexte politique et économique
4. Le projet de développement et ses acteurs
5. Conclusion
6. ResSources
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Le contexte politique et économique

 

L'accord ratifié en mars 1992 par les gouvernements russe et chinois a permis un échange de terrains et du coup rapprocher un peu la Chine de la mer mais sans lui accorder un accès. Mais les décisions du pouvoir central russe sont loin de plaire aux dirigeants locaux qui crient au bradage de la terre russe et s'opposent ouvertement aux travaux de la commission de bornage qui e été mise en place. Dans la province de Primorié, le gouverneur Yevgeniy Nazdratenko et le présendent de la Douma, Igor Lebedinets, tout en soutenant Boris Eltsine dénoncent l'accord de 1991 et développent des thèses aux accents nationalistes. Et de revenir à l'histoire en faisant valoir que la rétrocession d'un terrain près du lac Khasan donnerait aux Chinois un accès à la mer et leur permettrait de développer des installations portuaires concurrentes dans le cadre du projet de développement de la rivière Tumen ; et de rappeler que ce territoire renferme les tombes des Russes morts lors des combats contre les Japonais et qu'il est impossible de céder un centimètre de terre russe.

Il est vrai que la répartition démographique de chaque côté de la frontière n'a rien de rassurant : 100 millions de Chinois répartis dans les trois provinces de Heilongjiang, Jilin, et Lianing sur une surface de 802 100 km2 (recensement de 1990), contre 8 millions d'habitants en Extrême-Orient russe sur une surface de 6 millions de km2 (recensement de 1994). La population russe craint d'être débordée et lésée. La normalisation des relations entre les deux frères ennemis a permis la construction de routes, de ponts et d'aéroports qui ont facilité les échanges. Les Chinois ont ainsi largement passé la frontière pour s'installer souvent illégalement dans la province de Primorié : 500 000 sont entrés en 1992 et il est difficile de savoir combien sont restés. En 1994, ils étaient entre é,5 et 4 millions. À la fin de la même année, les visas ont été rétablis juste après le nouvel an chinois, pour éviter le retour des fêtes en famille. Mais les voyages touritiques sont utilisés avec profit. Le projet de développement de la rivière galvanise l'activité de la Chnie et pousse ses ressortissants à aller de l'avant, vers l'est au grand dam de la population russe moins entreprenante. La plupart du temps, ces immigrés se livrent à un commerce plus ou moins clandestin, travaillent au noir et entretiennent ainsi l'hostilité à leur encontre. Dans ces conditions, le ressentiment des populations ne crée pas un climat serein pour le travail de la commission de bornage.