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LE DROIT A L'EAU AU FORUM DE KYOTO
Henri Smets
membre de l'Académie de l'Eau
membre du Conseil européen du droit de l’environnement
mars 2003
“L’eau est indispensable à la vie et à la santé. Le droit de l’être
humain à l’eau est donc fondamental pour qu’il puisse vivre une vie
saine et digne. C’est la condition préalable à la réalisation de tous
ses autres droits.”
C’est avec ces mots que le Comité des Nations unies pour les droits
économiques, sociaux et culturels a pris aujourd’hui l’initiative sans
précédent d’inclure une “observation générale” sur l’eau en tant que
droit de l’être humain. Par “observation générale”, on entend une
interprétation des dispositions du Pacte international relatif aux
droits économiques sociaux et culturels. Les 145 pays qui l’ont ratifié
seront désormais tenus d’assurer progressivement l’accès universel à de
l’eau de boisson sûre et saine et à l’assainissement, de manière
équitable et sans discrimination (Communiqué de presse de
l’Organisation mondiale de la santé, 27 novembre 2002).
Depuis novembre 2002, le droit à l'eau est reconnu officiellement au
plan international comme étant un droit fondamental au même titre que
le droit à la nourriture ou le droit à la santé. En effet le Comité des
droits économiques, sociaux et culturels chargé de suivre la mise en
œuvre du Pacte international des droits économiques, sociaux et
culturels a adopté une Observation générale n° 15 qui met fin à une
période d’incertitude.
Le droit à l’eau est désormais un droit fondamental car il est indispensable pour mettre en œuvre le “droit à un niveau de vie suffisant” (Art. 11) ou “le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre” (Art.
12 du Pacte). L’adoption de cette interprétation concerne tous les 146
États qui ont ratifié le Pacte de 1966... mais pas les 46 États qui ne
l’ont pas ratifié. Le droit à l’eau figure aussi dans la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes de 1979 (170 ratifications) et dans la Convention sur les droits
de l’enfant de 1989 (191 ratifications). Les États-Unis sont les seuls
à n’avoir ratifié aucune convention où figure le droit à l’eau.
À la suite de la décision du Comité des droits économiques, sociaux
et culturels, l’OMS a publié un rapport très intéressant sur “Le droit
à l’eau” explicitant ses implications.
La reconnaissance formelle du droit à l'eau avait été précédée de
nombreuses déclarations au plan international. Selon M. K. Annan,
Secrétaire général des Nations unies, l’accès à l’eau est un “droit fondamental de l’homme”. Pour l’OMS, “l’accès à l’eau saine et suffisante est un droit de l’homme” ou encore “l’accès
à l’eau salubre et à des moyens d’évacuation salubre des excréta est un
besoin universel et, à la vérité, un droit fondamental de l’homme”. En France, l’Académie de l’eau avait inscrit en 2000 dans sa Charte sociale de l’eau que l’accès à l’eau était un “droit inaliénable”.
Le droit à l’eau dans les rapports présentés à Kyoto
Juste avant le Forum, le Saint Siège a publié un message d’un haut
intérêt (“Water, an essential element for life”) selon lequel : “There
is a growing movement to formally adopt a human right to water. The
dignity of the human person mandates its acknowledgment. ...The right
to water is thus an inalienable right” (Traduction : Il existe un
mouvement croissant pour reconnaître formellement le droit de l’homme à
l’eau). La dignité de la personne humaine exige sa reconnaissance... Le
droit à l’eau est donc un droit inaliénable.
Le Panel présidé par M. Michel Camdessus et réunissant des hautes
personnalités liées au monde de la finance a produit le plus important
Rapport présenté à Kyoto : “Financer l’eau pour tous”. Ce Rapport
comporte entre autres l’affirmation selon laquelle “l’accès à l’eau constitue un droit et un besoin fondamental” et que “l’eau et l’assainissement doivent être accessibles à tous, à un prix abordable”. Il ne s’agit pas d’une voix isolée puisque le vice-président de la Banque mondiale, M. Peter Woicke considère que “access to safe water is and should be regarded as a human right” – Int. Herald Tribune, 17 mars 2003 (Traduction : l’accès à l’eau est et devrait être considéré comme un droit de l’homme).
Dans le monde des affaires, le PDG de Suez, M. Gérard Mestrallet a déclaré dès 2001 que “le droit universel de l’accès à l’eau doit être reconnu”. De son côté, la Générale des Eaux reconnaît l’existence de “l’impératif social du droit à l’eau pour tous”. Le Conseil Mondial de l’Eau considère que l’eau est un droit fondamental de l‘homme.
Toutes les ONG militent depuis longtemps pour la reconnaissance du
droit à l’eau. À Kyoto, M. Mikhail Gorbachev, au nom de Green Cross
International, s’est prononcé pour l’inclusion du droit à l’eau dans la
Déclaration universelle des droits de l’homme et Mme Hilda Grace
Coelho, au nom des ONG à Kyoto, a estimé que l’accès à une eau saine et
abordable est un droit de l’homme auquel la déclaration ministérielle
devrait faire référence.
L’ouverture du Forum : allocution de Jacques Chirac
Le 3ème Forum mondial de l’eau s’est ouvert par un message de M.
Jacques Chirac, Président de la République dans lequel il propose que “l'accès à l'eau soit reconnu comme un droit fondamental”. Il ajoute que
“l'eau est par nature un bien public. Nul ne saurait se l'approprier.
C'est à la collectivité d'en définir l'usage pour assurer un bon
approvisionnement et un bon assainissement, pour limiter les
gaspillages, dans un esprit de justice sociale, de saine économie et de
respect de l'environnement.”.
Nombreux sont les défenseurs, surtout parmi les ONG, d’une position
selon laquelle l’accès à l’eau est un droit humain qui devrait être
érigé en valeur universelle respectée par tous les gouvernements. Un
grand nombre de décideurs estiment quant à eux que les déclarations des
droits de l’homme en vigueur stipulent déjà de manière suffisamment
claire que l’accès à l’eau fait partie des besoins humains essentiels
et que des déclarations supplémentaires sont inutiles et politiquement
trop complexes (Extrait de : Pas d’avenir sans eau : Contribution du
Prince d’Orange, août 2002).
Le droit à l’eau pour les ministres réunis à Kyoto
À Kyoto, quelque 100 ministres et hauts fonctionnaires ont discuté de
l’inclusion éventuelle dans la Déclaration ministérielle d’une
référence à l’Observation générale n° 15 sur le droit à l’eau adoptée
en novembre 2002. Le Royaume-Uni a proposé que les Ministres s’engagent
à débattre des implications de cette Observation au plan interne. Cette
proposition n’a pas été retenue et le texte adopté à Kyoto quelques
jours après le début de la Guerre d’Irak ne contient rien sur le droit
à l’eau. Ce n’était pas vraiment une surprise, malgré les efforts de
dernière minute des ministres européens.
Cette situation s’explique par le fait que le droit à l’eau est
devenu “politiquement incorrect” pour certains (comme d’ailleurs tout
ce qui implique des droits sociaux ou aurait des incidences négatives
sur le libre jeu des forces du marché), qu’il imposerait des
obligations excessives à certains pays et que sa reconnaissance
pourrait avoir des incidences juridiques insoupçonnées. La prudence
consiste à ne rien dire même dans un texte sans la moindre portée
juridique et, en tout cas, à ne pas donner une base quelconque à des
réclamations de populations sans accès à l’eau.
Un autre argument est que la reconnaissance du droit à l’eau serait
incompatible avec la reconnaissance que l’eau est une marchandise. Ce
dernier argument est sans fondement car la nourriture est à la fois un
droit et une marchandise. En outre, l’eau n’est pas une “marchandise comme les autres” (du
moins pour l’Union européenne). Pour certains observateurs, le concept
de droit à l’eau compliquerait la mise en place d’une tarification
appropriée de l’eau et retarderait la mise en place de l’obligation de
payer le service de l’eau. À nouveau, il s’agit d’une erreur
conceptuelle car le droit à l’eau n’est pas forcément le droit à l’eau
gratuite pour tous et que dans toutes les civilisations, les porteurs
d’eau étaient et sont encore payés. La gratuité de l’eau est un concept
généreux mais inappliqué car dans les pays où l’eau manque, les plus
pauvres payent l’eau très cher ou consacrent beaucoup de leur temps et
de leurs forces à chercher de l’eau.
Le refus de certains ministres de reconnaître ne fut-ce que
l’existence d’un rapport officiel des Nations unies sur le droit à
l’eau n’a pas d’importance au plan juridique car le droit international
découle des traités et non des déclarations politiques. Toutefois,
c’est un acte politiquement préoccupant car il jette un doute sérieux
sur la crédibilité des engagements et des déclarations des
gouvernements de réduire d’un facteur deux la proportion des personnes
sans accès à l’eau avant 2015 (Déclaration du Millénaire, Déclaration
de Johannesburg). Ne s’agirait-il finalement que de promesses creuses,
si creuses que les ministres présents à Kyoto n’ont même pas réussi à
créer, comme le demandait la France, un observatoire impartial pour
suivre la mise en œuvre de cet engagement ? Tout ce qu’ils ont réussi à
convenir est que : “Ways
to track progress on water issues may be usefully explored on the basis
of existing facilities and relying upon information from countries and
relevant UN agencies, regional development banks and other
stakeholders, including civil society organizations”. “Usefully
explored”, la dérobade est totale ...et l’on comprend les commentaires
très négatifs portés sur la déclaration par ceux-là même qui l’ont
adoptée. (Traduction : les méthodes pour assurer le suivi des progrès
accomplis sur les questions de l’eau devraient être explorées sur la
base des dispositifs existants et en se fondant sur les informations
des pays et des agences des Nations unies, des banques régionales de
développement et des autres partenaires, y compris les organisations de
la société civile).
Le droit à l’eau pour les maires de France
Au cours du Forum de Kyoto, Mme Myriam Constantin (Mairie de Paris) a
présenté une déclaration au nom de huit associations de maires de
France (dont l’AMF) sur l’accès à l’eau et l’assainissement selon
laquelle “l’accès à l’eau potable est un droit fondamental de tout individu”.
Les maires de France marquent leur attachement au principe de
l’universalité et de l’imprescriptibilité du droit d’accès. Ils
s’engagent à assurer une gestion des services de l’eau et de
l’assainissement permettant à tous d’accéder à l’eau et à
l’assainissement et à “recourir, si nécessaire, à des dispositions
sociales ou à des mécanismes de solidarité appropriés en direction des
populations défavorisées”.
L’importance de cette déclaration doit être soulignée car elle marque
la prise de conscience des collectivités locales concernant un problème
qui est davantage le leur que celui des organes centraux.
Le droit à l’eau dans la pratique française
Adopter le droit à l’eau au plan international et le mettre en oeuvre
dans un contexte national sont deux choses très différentes.
L’application du texte international passe par une analyse concrète des
difficultés rencontrées par les personnes qui n’ont pas accès à l’eau
dans un contexte juridique, politique, économique et social
particulier. La plupart des personnes sans accès à l’eau sont bien
évidemment dans les pays les plus pauvres. Pour ce qui est de la
France, la situation est différente car les services de l’eau y sont
très développés, la pauvreté y est très limitée et le droit y est bien
respecté. On n’exclut pas telle personne de l’accès à un puits parce
qu’elle est impure, on ne détruit pas les réservoirs d’eau sur les
toits, les source d’eau potable ne sont pas détournées au bénéfice
d’autres intérêts et personne ne doit marcher des km pour obtenir un
récipient d’eau impure. Les réseaux d’eau potable vont jusqu’au fond
des banlieues les plus pauvres et l’on crée au minimum une
borne-fontaine sur la place des villages. Mais pour que le droit à
l’eau soit une réalité pour tous, il convient de le définir afin de
faire passer les déclarations faites à Kyoto dans la réalité. Ce
chantier pourra être entrepris dans le cadre de la nouvelle loi sur
l’eau en préparation.
Le droit à l’eau n’est pas simplement le droit de pouvoir disposer
de la ressource en payant le prix demandé. Il oblige les États à
prendre des mesures pour que chaque personne en vertu d’un droit
individuel et non d’un acte de charité, puisse disposer de l’eau
potable nécessaire à ses besoins essentiels.
“Le droit à l’eau comme à la nourriture ne signifie pas que l’eau ou
la nourriture soit gratuite ; il signifie seulement que l’eau soit d’un
prix abordable de sorte que chaque personne puisse en disposer. Ceci
implique en particulier que les plus déshérités devront recevoir de
l’eau de façon gratuite ou quasi gratuite mais nullement que chacun a
droit à recevoir de l’eau à bas prix.” (H. Smets : Le droit à l’eau, Académie de l’eau, 2002).
Un État qui reconnaît l’existence du droit à l’eau n’est nullement tenu
de distribuer 40 litres d’eau gratuitement à tous ces citoyens comme le
demandent vainement certains associations. Il en est de même pour la
nourriture : les boulangers ne sont pas tenus de distribuer du pain
gratuitement. Pour respecter le droit à la nourriture, des aides
sociales sont allouées et des distributions gratuites sont organisées
pour ceux qui sont dans le besoin.
Dans un pays comme la France, le droit à l’eau signifie que toute
personne, sans discrimination et quel que soit son niveau économique,
doit disposer pour ses besoins essentiels d’une certaine quantité d’eau
ayant une qualité satisfaisante. En premier lieu, il implique une
obligation d’approvisionnement en eau saine à un prix abordable,
obligation satisfaite dans une très large mesure.
La reconnaissance du droit à l’eau oblige les pouvoirs publics à
organiser, surveiller et contrôler l’approvisionnement en eau potable,
à protéger la ressource et à prendre des mesures raisonnables pour que
l’eau ne vienne pas à manquer. Elle oblige à intervenir dans les cas
les plus dramatiques et à ne pas tolérer les abus les plus criants.
La reconnaissance du droit à l’eau présente un intérêt tout
particulier pour toutes les personnes qui n’ont pas accès à l’eau, en
particulier celles en situation de précarité et celles éloignées des
sources d’eau potable. Lorsque l’eau est difficilement accessible ou
que son prix devient inabordable pour certaines personnes vu leur
faible niveau de revenu, il est nécessaire que la société intervienne
pour leur permettre d’acquérir une quantité limitée d’eau sans y
consacrer une part trop importante de leurs revenus ou de leur temps.
L’intervention de la société dans le secteur de l’eau a un coût qui
doit être financé. Les moyens financiers nécessaires sont déployés
progressivement, ce qui permet de mettre en œuvre le droit à l’eau. Il
y a 150 ans, il fallait chercher l’eau qui coulait gratuitement aux
fontaines publiques, aujourd’hui elle est dans toutes les habitations
mais il faut payer le service.
Le droit à l’eau comporte quatre composantes principales :
1. toute personne proche d’une source d’eau a droit d’en bénéficier et
toute personne proche d’un réseau a droit de s’y brancher sans
soumettre ce droit à une condition de ressources, de nationalité ou
d’occupation régulière (accès universel) ;
2. une personne qui disposait d’eau ne peut en être privée (ceci
signifie notamment qu’en cas de coupure d’eau, il faudra organiser une
alimentation de secours et que les populations ne peuvent pas être
privées de l’eau nécessaire à leur dignité ou à leur survie économique
dans le milieu où elles ont l’habitude de vivre) ;
3. des mesures d’urgence doivent être prises si l’eau vient à
manquer (accident, sécheresse, catastrophe naturelle) ou à être polluée
; en particulier, les pouvoirs publics doivent organiser la
distribution d’eau de boisson salubre en cas de pénurie ;
4. toute personne prise en charge par les pouvoirs publics doit
recevoir l’eau indispensable à sa dignité (par exemple, les personnes
sans abri et les exclus doivent recevoir l’eau pour boire mais aussi
l’accès aux douches).
Pour tenir compte des problèmes économiques soulevés par le paiement de
l’eau (de plus en plus chère), il convient de prendre des mesures de
tarification ou d’aides pour rendre le prix de l’eau moins lourd dans
les budgets des plus défavorisés (mise en oeuvre de la solidarité entre
les riches et les pauvres).
En pratique, le droit à l’eau est d’ores et déjà mis en œuvre en
France dans la très grande majorité des cas. En outre, ce droit peut
être invoqué avec succès devant les tribunaux, soit pour obtenir le
rétablissement de l’alimentation coupée par le distributeur pour cause
d’impayé, soit encore pour obtenir un branchement au réseau refusé par
un maire.
Toutefois il reste encore quelques cas limites nécessitant une attention particulière :
1. l’accès à l’eau dans les hameaux mal desservis (une centaine) ou dans les villages où l’eau est peu salubre ;
2. l’accès à l’eau des plus démunis (plus d’un million de personnes) ;
3. l’accès à l’eau des gens du voyage (un peu plus de cent mille).
En plus, il faut financer l’aide pour l’eau dans le Tiers Monde
(actuellement environ 150 millions de dollars par an an payés par la
France).
Le projet de nouvelle loi sur l’eau devrait donner au Gouvernement
la possibilité de proposer les mesures nécessaires pour que le droit à
l’eau promu par le Président de la République au plan international
devienne une réalité pour tous sur le territoire national. À cet effet,
il faudrait au minimum inclure dans le texte en préparation
l’affirmation de l’existence du droit à l’eau en droit français. Les
propositions françaises en matière de charte des services essentiels et
la doctrine de l’École française de l’eau devraient également se
refléter dans le projet de loi en préparation, ce qui leur donnerait
une plus grande légitimité au plan international. .
- ResSources
- Académie de l’eau : La Charte sociale de l’eau, 2000.
- Suez: La vraie bataille de l’eau, 2001.
- Henri Smets : Le droit à l’eau, 2002.
- CDESC : Observation générale N°15. Le droit à l’eau, 2002 E/C.12/2002/11.
- Saint Siège: Water, an essential element for life, 2003.
- WHO : The Right to Water, 2003.
- Rapport du panel Camdessus : Financer l’eau pour tous, 2003.
- CESR AF The Right to Water, 2003.
- WaterAid : Water as a Human Right. Q and A, 2003.
- University
of Minnesota. Human Rights Library: “General Comment 15, The right to
water (arts. 11 and 12 of the International Covenant on Economic,
Social and Cultural Rights), U.N. Doc. E/C.12/2002/11 (Twenty-ninth
session, 2002)”.
- Henri Smets : La solidarité pour l’eau potable, Académie de l’eau, 2003.
- Institut de le gestion déléguée : Charte des services essentiels
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