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Tripoli, Libye – juin 2002
Eaux souterraines, les ressources cachées de la planète

Mots clés : Afrique, aquifères, atelier, eaux souterraines, gestion partagée, systèmes aquifères, Tripoli, Unesco
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Dossier de
Martine LE BEC
  
June 2002
Index du dossier
1. Eaux souterraines, les ressources cachées de la planète
2. Les ressources en eau douce, enjeu stratégique, l'interview de Alice Aureli
3. La question des aquifères, méconnue des instances internationales, l'interview de Shammy Puri
4. Pour une coopération régionale renforcée, l'interview de Omar Salem
5. Nous sommes tous gestionnaires de l'eau, l'interview de Gordon J. Young
6. ResSources
 

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Les ressources en eau douce, enjeu stratégique


Alice AURELI
Hydrogéologue, responsable du Programme sur les eaux souterraines
Programme hydrologique international (PHI) – UNESCO

propos recueillis par Martine LE BEC-CABON


Quelles sont les premières conclusions de Tripoli ?

D'abord l'annonce lors du Conseil intergouvernemental de PHI (qui s'est tenu du 17 au 22 juin dernier) de la création, par la Libye, d'un Centre régional pour l'Afrique sur les aquifères partagés. La décision fait suite aux recommandations de la conférence. L'initiative, qui survient aussi très peu de temps après la Conférence des ministres africains de l'eau – ANCOW (tenue en avril dernier au Nigeria), va permettre de mettre en marche un véritable processus d'évaluation des ressources souterraines en Afrique et donner un cadre aux organismes et partenaires financiers des différents projets. Plus globalement, la conférence de Tripoli a témoigné d'une réelle volonté des États de de coopérer sur la problématique des aquifères partagés. C'est là une avancée énorme.

Est-ce à dire que cette volonté n'existait pas auparavant ?

Pour une grande majorité de pays, parler de "ressources partagées en eau" reste relativement "inconvenant". Les ressources en eau douce constituent un enjeu tellement stratégique, aussi beaucoup préfèrent y voir un domaine de la souveraineté nationale. La perception était encore très dominante il y a tout juste deux ans, lors du précédent Conseil intergouvernemental du PHI (en juin 2000) ; c'est pour cela, et en reconnaissance du vide scientifique, que le Conseil a approuvé le projet ISARM, Internationally Shared Aquifer Resources. Les divers ateliers et rencontres qui en ont résulté ont permis en deux ans de modifier progressivement la perception des choses. Le travail l'IAH et du FAO – partenaires de l'ISARM -, mais aussi de certaines agences des Nations Unies a été considérable. Dans le même temps, la Banque mondiale a pour la première fois en octobre 2001 apporté un important financement sur un projet d'aquifère partagé, l'aquifère Guarani en Amérique latine (voir à ce sujet, l'interview de Shammy Puri). Les quatre pays concernés (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) ont dès lors mis en place des mécanismes de concertation. La compréhension a, à partir de là, mûri ; nous avons pu mesurer les progrès réalisés à ce niveau à Beyrouth, en début d'année, à l'occasion d'un atelier sur la Méditerranée orientale, organisé l'ESCWA.

Quelle va être la suite ?

L'important est maintenant de pouvoir lancer des projets concrets. Pour cela, il va falloir trouver des fonds, définir des cadres appropriés, regrouper des compétences. Cela va prendre du temps, mais on peut enfin commencer à travailler ! .

 

PHI – PROGRAMME HYDROLOGIQUE INTERNATIONAL

Lancé dans le cadre de la Décennie hydrologique internationale (DHI, 1964-1975), le Programme hydrologique international (PHI) s'est transformé en programme à long terme en 1975.

Programme intergouvernemental de coopération scientifique de l'UNESCO concernant les ressources en eau, le PHI est pour les États membres un instrument qui leur permet d'améliorer leur connaissance, la gestion et la mise en valeur de leurs ressources en eau. Le PHI a aussi pour but d'améliorer les bases scientifiques et technologiques sur lesquelles peuvent se fonder des méthodes de gestion rationnelle des ressources en eau respectueuses de l'environnement.

Le PHI travaille actuellement sur la contribution de l'UNESCO au WWDR, programme mondial d'évaluation des ressources en eau : la première carte hydrologique mondiale dont la première esquisse sera présentée en mars 2003 à Kyoto.

International Hydrological Programme – IHP