L'Université de l'Eau 2002 Val-de-Marne |
Dossier de Martine LE BEC et Martin SEIDL   |
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April 2002 | ||
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L'eau, un enjeu global
Journées de la coalition L'eau se fait rareLe manque d'eau est un problème crucial du 21ème siècle. Depuis un siècle, la consommation d'eau augmente deux fois plus vite que la population. Aujourd'hui 1,4 milliard d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable. Selon les prévisions des Nations Unies, ce chiffre pourrait passer à 2,5 milliards en 2025, soit un tiers de l'humanité. 2 milliards d'hommes ne disposent pas d'infrastructures sanitaires ni de systèmes d'épuration des eaux. 80 % de toutes les maladies affectant le Sud sont dues à la consommation d'eau polluée et quatre millions d'enfants en meurent chaque année. Ce sont en premier lieu le gaspillage et la pollution qui conduisent à cette carence en eau potable. L'agriculture est la plus grande consommatrice dans ce domaine, avec 70 à 80 % de l'eau mondiale. Près de 60 % des ressources qu'elle utilise se perdent à cause de l'inefficacité des systèmes d'irrigation. La consommation agricole continue d'augmenter, notamment du fait d'une production de fourrages en hausse. Les nappes phréatiques sont pompées à des profondeurs toujours plus importantes, leur niveau baisse; la fertilité du sol et les ressources hydriques diminuent. Les conséquences en sont un manque de denrées alimentaires, la faim et des flux migratoires accrus. Déjà, les conflits de distribution de l'eau occasionnent des tensions sociales à l'échelle planétaire: au Proche-Orient, en Afrique du Nord, en Asie (Inde, Pakistan, Bangladesh), en Amérique latine (Bolivie), mais aussi en Europe (Espagne / projet de l'Ebre). La Turquie envisage un énorme barrage qui réduirait de 40 à 80 % les volumes d'eau de l'Euphrate en Syrie et en Irak. Ces deux pays y perçoivent un motif de guerre.
Dans les pays en développement, la corvée d'eau est souvent dévolue aux femmes. Ce sont elles qui produisent la plus grande partie des denrées alimentaires. Le manque d'eau rend leur quotidien encore plus harassant. L'eau comme marchandiseL'eau n'est pas un bien comme les autres car elle n'a pas de substitut et constitue une nécessité vitale. Comme l'eau se fait de plus en plus rare et donc plus précieuse, elle intéresse toujours plus l'économie privée :
Prétendre que la privatisation améliore l'offre ne tient pas. Ainsi, les grandes compagnies internationales se concentrent presque entièrement sur l'approvisionnement des grandes métropoles, celles-ci possédant déjà les infrastructures nécessaires. Tandis que les multinationales en question réussissent ainsi à faire des bénéfices considérables, c'est au secteur public d'approvisionner la campagne. Celui-ci est désormais dans l'impossibilité d'avoir recours aux subventions croisées afin de financer l'équipement des campagnes. Une autre conséquence de la privatisation est l'augmentation des prix qui pénalise les plus démunis, mettant en danger leur accès à l'eau potable. Ainsi, la privatisation est loin d'être une solution aux grands problèmes liés à l'eau car elle ne propose aucune solution ni pour l'évacuation des eaux usées en milieu urbain, ni pour l'approvisionnement en eau potable pour tous. Au contraire, le problème prend de l'ampleur . . Contact : Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir – ALLIANCE SUD
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