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La renaissance du fleuve Rhône, un atout pour les territoires

Mots clés : le bon fonctionnement du fleuve Rhône est un enjeu majeur pour l'écologie comme pour la santé économique et sociale des territoires qu'il traverse
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RENAISSANCE DU RHÔNE
Un atout pour les territoires

On aurait pu croire que le Rhône ne se relèverait pas de l’impact des activités humaines qui l’ont affecté aux XIXe et XXe siècles : rejets polluants, lourds aménagements pour la navigation et la production d’électricité, prélèvement pour l’eau potable, l’irrigation et le refroidissement des centrales nucléaires… Pourtant, aujourd’hui le fleuve renaît. Il regagne en qualité : plus aucun secteur du fleuve n'est classé en état médiocre ou mauvais. La pollution domestique a été divisée par cinq en vingt ans grâce à la mise aux normes des stations d'épuration. Les rejets industriels sont également beaucoup mieux traités et la contamination par les PCB est sous surveillance.

Laurent ROY
directeur général – Agence de l’eau Rhône-Méditerranée Corse

   H2o – octobre 2017

 

Plus propre, le Rhône redevient aussi plus naturel 

C’est le résultat d’un programme de restauration sans précédent, déclenché suite aux grandes crues de 2002 et 2003. Depuis 2005, des travaux sont ainsi engagés pour remodeler le lit du Rhône et lui redonner un cours plus naturel, recreuser ses lônes, lui rendre sa vitalité et refaire de la place à la nature. Et ceci, sans remettre en cause navigation et production d'électricité. Près de quinze ans après, le défi écologique est peu à peu relevé : 150 kilomètres de fleuve et affluents sont de nouveau accessibles aux poissons migrateurs, 38 kilomètres de berges et de bras secondaires ont été renaturés. C'est au final une mosaïque d'habitats favorables à la biodiversité. Grâce à l'augmentation des débits à l'aval des barrages, la réouverture d'anciens bras du fleuve, les poissons d'eau vive reviennent.

C'est une certitude, le bon fonctionnement du fleuve Rhône est un enjeu majeur pour l'écologie comme pour la santé économique et sociale des territoires qu'il traverse.

Le fleuve revivifié et ses milieux naturels associés rendent de nombreux services pour la sécurité de l'approvisionnement en eau, l'auto-épuration de l'eau et la capacité de résilience des territoires face au changement climatique. Ainsi, les zones humides, lorsqu'elles sont reconnectées au fleuve, limitent les crues en absorbant l'eau en excès qu'elles restitueront l’été pour soutenir le débit du Rhône. C'est fondamental car même pour ce fleuve abondant, les conséquences du dérèglement climatique seront sévères : on prévoit à l'horizon 2050 une baisse de l'ordre de 40 % du débit à l'étiage.


Le fleuve revivifié, de nouveaux espaces pour les loisirs "nature"

Avec la restauration du Rhône et de ses zones humides, le paysage s'embellit, le tourisme vert se développe. Bel exemple, la ViaRhôna, cette voie cyclable qui longe le fleuve sur plus de 800 kilomètres du lac Léman jusqu'à la Méditerranée, a vu sa fréquentation augmenter de 26 % depuis 2013. Le nombre de kayakistes sur le Haut-Rhône a doublé en trois ans. Et suite aux travaux sur les secteurs de Chautagne et Belley, entre Ain et Haute-Savoie, les pêcheurs sont revenus en nombre (+ 17 % de cartes de pêche vendues entre 2003 et 2007). Car le Rhône est magnifique. Quittez l'A7 pour aller à sa rencontre ! Ce fleuve majeur offre des lieux de loisirs, une qualité de vie pour ses riverains. Collectivités, saisissez-vous de ce nouveau Rhône pour en faire une marque d’attractivité sur vos territoires ! ▄

 

L'auteur
logo_eau_rhonemediterranee.gif Laurent Roy est directeur général de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée Corse depuis juin 2015.
Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Laurent Roy a débuté sa carrière professionnelle à la direction départementale de l’agriculture et de la forêt du Pas-de-Calais puis à la direction régionale de l’environnement de Champagne-Ardenne, avant d'être nommé conseiller technique au cabinet de la ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement, chargé de l’agriculture, de l’eau et de la mer, de 1997 à 2000. Directeur régional de l’environnement entre 2001 et 2007, il a aussi été directeur de l’industrie, de la recherche et de l’environnement de Picardie entre 2005 et 2007 avant d'occuper les mêmes fonctions en Provence-Alpes-Côte d’Azur de 2007 à 2009, puis de mettre en place la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont il a été le directeur jusqu’en 2012 avant d'être nommé directeur de l’eau et de la biodiversité à la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature au ministère de l’Écologie.

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