Contre l'écologismePour une croissance au service de l'environnement Mots clés : pour la planète, la croissance plutôt que l'écologisme |
Bruno DURIEUX
Au fond, il est littéralement impossible à l'écologisme de reconnaître que le monde va de mieux en mieux. Car alors son socle, qui est le catastrophisme prophétique, s'effondrerait et l'entraînerait dans sa chute. Aussi longtemps que l'écologisme ne sera pas vu pour ce qu'il est – une régression – il séduira des opinions publiques crédules, craintives, fascinées par les Cassandre, sous l'influence de la "pastorale de la peur". Si, dans les pays riches, les gouvernants, les intellectuels, les artistes, les médias continuent de flatter l'écologisme, ces pays s'affaisseront sur eux-mêmes et perdront leur leadership dans le monde ; leur réveil sera douloureux quand d'autres pays, qui auront parié sur la technologie et la croissance pour l'environnement, auront édifié leur puissance ; puissance qu'ils imposeront au monde et dont ils ne manqueront pas de tirer les dividendes.
Si l’écologie est une science rigoureuse, l’écologisme est son contraire. C’est une idéologie de combat dressée contre l’économie de marché. Elle émerge au cours des années 1970, dans la mouvance de la gauche américaine. Les "nouvelles droites" s’y retrouvent également. Les milieux populaires la rejettent. Son hégémonie médiatique est écrasante. Pourtant, aucune de ses prophéties catastrophistes ne s’est concrétisée. Au lieu des désastres annoncés et ressassés – famines, épuisement des ressources naturelles, disparition de la biodiversité, pénurie d’eau, etc. – l’humanité enregistre des progrès spectaculaires (même s’il reste encore beaucoup à faire). Malgré les cinglants démentis que les faits leur opposent, les écologistes poursuivent inlassablement leur pastorale de la peur et multiplient les victoires politiques. Ces trophées sont, en dépit des apparences, autant de périls pour la planète. Hyper-malthusianisme contemporain, l’écologisme ne voit d’autre solution pour "sauver" la planète que d’imposer la "décroissance productive" et la "frugalité heureuse". Il récuse la croissance économique quand tout démontre qu’elle est la seule voie de salut. Les immenses réserves d’intelligence qui permettraient l’épanouissement de dix milliards d’individus risquent d’être pétrifiées. Est-ce vraiment le retour à l’Âge d’or qui nous est promis ?
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