Jean MARGAT
Invisible dans sa majeure partie, l’eau souterraine se manifeste par des émergences ordinaires (sources, puits) ou extraordinaires (geysers, explosions phréatiques, lacs souterrains…) qui permettent de connaître son fonctionnement : eau mouvante ou fixe, permanente, mais pas toujours ni partout disponible. Les eaux souterraines ont de tous temps été recherchées car leurs qualités, plus constantes que celles des eaux de surface, et l’absence de sédiments font leur intérêt pour la potabilité, l’agriculture et l’industrie. En témoigne la très ancienne technologie des mines d’eau, encore en cours sous diverses formes dans le monde (terrasses aménagées, galeries drainantes). À l’opposé de ces infrastructures ingénieuses gérées collectivement, la multiplication contemporaine des forages, qui s’ajoutent sans contrôle réel aux captages existants, atteste aussi l’enjeu économique de l’eau souterraine. Au début du XXIème siècle, les deux tiers de cette eau serviraient aux irrigations, un quart à l’alimentation en eau potable et un dizième aux usages industriels.
À l’encontre de la croyance en une ressource inépuisable, l’eau souterraine apparaît vulnérable à la pollution, aux aménagements urbains et à la surexploitation, et son extraction impacte les eaux de surface.
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