La Grande InondationMots clés : aube, crue centennale, grands lacs de seine, île-de-france, inondation, marne, paris, seine, sequana, yonne, 1910 |
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GRANDS LACS DE SEINE
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Le fonctionnement d'un lac-réservoir – EPTB Seine Grands Lacs |
L’EPTB SEINE GRANDS LACS est l’héritier des inondations historiques de 1910 et 1924, et de l’étiage de 1921, après lesquelles le département de la Seine s’engagea dans la construction de ces barrages. Malgré un mandat territorial étendu sur l’ensemble du bassin amont, l’objet de son action, en matière d’inondation, est destiné essentiellement à la protection de la métropole francilienne contre les aléas du fleuve, ainsi qu’à celle des zones urbaines situées en aval des lacs-réservoirs en Champagne-Ardenne et en Bourgogne. Son conseil d’administration et son financement sont ainsi assurés par les départements de la petite couronne, Paris en assurant la moitié. Disposant d’un budget de fonctionnement de près de 12 millions d’euros, l’EPTB assure la maintenance et la gestion de ces ouvrages avec un effectif de 120 agents. Son budget d’investissement est plus variable. En 2012, l’EPTB a été autorisé à collecter une redevance pour service rendu auprès des principaux usagers d’eau relative à son action de maintien des débits d’étiage. Il en attend 7,5 millions d’euros annuellement. L’EPTB s’investit parallèlement sur la thématique de réduction de la vulnérabilité aux inondations et de résilience, à travers un rôle d’animation et d’incitation des actions des collectivités locales. Dans ce cadre, l’établissement a pris la décision de proposer à l'État la labellisation d'un programme d'actions de prévention des inondations (PAPI) de la Seine et de la Marne afin de réduire la vulnérabilité du territoire francilien face aux inondations. L'objectif d´un tel engagement contractuel entre l'État et les collectivités territoriales est la mise en cohérence des actions des maîtres d'ouvrage locaux à l'échelle du bassin de risque, que l’État peut cofinancer à hauteur d’environ 40 %. |
L’EPTB Seine Grands Lacs est à l’origine d’un nouveau projet : le projet d’aménagement de La Bassée, devenu le serpent de mer de la politique francilienne d’aménagement contre les crues. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de réaménager d’anciennes zones naturelles d’expansion de crue sur le territoire de la Bassée en Seine-et-Marne, entre Bray-sur-Seine et Montereau-Fault-Yonne. Celles-ci ont été supprimées par l’activité humaine, notamment par la canalisation à grand gabarit de la Seine dans ce secteur stratégique, situé en amont de la confluence de la Seine et de l’Yonne. L’objectif de l’aménagement est d’empêcher la simultanéité d’une crue de l’Yonne avec une crue de la Seine en se donnant les moyens de retenir cette dernière quelques jours en amont de la confluence, le temps de laisser passer la première ; quelque part, il s’agirait de réguler les flots comme on régule le trafic ferroviaire (dans un cas comme dans l’autre, la voie de passage est unique). Les études ont établi que l’ouvrage de la Bassée assurerait à l’agglomération parisienne une protection correspondant au seuil à partir duquel surviennent les perturbations majeures. Ainsi, par exemple, Ivry-sur-Seine et Alfortville seraient mises hors d’eau pour une crue similaire à 1910. La ligne C du RER ne serait plus vulnérable qu’en cas de crue centennale. La commune de Monterau-Fault-Yonne serait totalement épargnée par des crues analogues à celles de 1955 et 1982. Si l’aménagement de la Bassée avait existé au XXème siècle, il aurait été actionné dix-huit fois pour une durée de huit à quinze jours, selon le cas. Reste la question essentielle du financement puisque le coût total des travaux (pouvant être réalisés par étapes) a été estimé à près de 600 millions d’euros.
C’est là évidemment le problème. Le projet a fait l’objet d’un débat public exemplaire avec les acteurs locaux (collectivités territoriales, carriers, chasseurs et pêcheurs, agriculteurs, associations naturalistes, archéologues) à l’issue duquel l’EPTB Seine Grands Lacs a décidé de poursuivre ce projet d’aménagement avec l’étude et la mise en œuvre d’un site pilote, d’un volume de stockage de l’ordre de 10 millions de mètres cubes pour un montant total n’excédant pas 100 millions d’euros.
Mais tout cela n’est encore qu’un projet – un projet qui traîne. C’est dommage car à côté de la réduction de l’aléa inondation, l’autre objectif du projet est de restaurer la zone humide de La Bassée, la plus importante d’Île-de-France, avec une longueur d'environ 90 kilomètres pour une largeur pouvant atteindre 4 kilomètres et davantage à la confluence entre la Seine et l’Yonne.