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Dossier de la rédaction de H2o   |
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08/02/2024 | |
Il n’y a pas que les humains et les animaux qui migrent. Les arbres le font aussi naturellement, à une vitesse estimée à quelques kilomètres par siècle. Ainsi, via la dispersion de graines, certaines espèces ont pu migrer vers des latitudes plus clémentes, lors des grands changements climatiques passés. Mais face à la rapidité du changement climatique actuel, cette vitesse semble bien trop lente, puisqu’il faudrait que les arbres se déplacent de plusieurs centaines de kilomètres par siècle pour faire face au changement climatique. De ce constat est né le concept de migration assistée. Qu’est-ce que la migration assistée ? Un vieux processus forestier devenu une pratique opportuniste ; trop peut-être : la généralisation de la migration assistée risquerait de mettre à mal divers services écosystémiques rendus par les forêts tels que la régulation du cycle de l’eau, le stockage du carbone, la préservation de la biodiversité. Plus grave, cela pourrait même contribuer à accélérer le réchauffement global. Pour résumer, le seul bénéfice à court terme semble être celui de la production de bois, qui est l’objectif affiché par les promoteurs de la migration assistée. Christopher Carcaillet, directeur d’études en écologie et sciences de l'environnement, Université Paris Dauphine - PSL, Florian Delerue, maître de conférences en écologie, Université de Bordeaux, Guillaume Decocq, professeur en sciences végétales et fongiques, directeur de l’UMR EDYSAN, Université de Picardie Jules Verne (UPJV), Jean-Christophe Domec, professeur en gestion durable des forêts, Bordeaux Sciences Agro, Duke University, Jonathan Lenoir, directeur de recherche en écologie et biostatistique (CNRS), Université de Picardie Jules Verne (UPJV), Richard Michalet, professeur en écologie, Université de Bordeaux – The Conversation |