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Les enfants, premières victimes des chaleurs extrêmes

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
22/08/2024

Près d’un demi-milliard d’enfants subissent au moins deux fois plus de journées extrêmement chaudes que leurs grands-parents

D’après une nouvelle analyse de l’UNICEF, 466 millions d’enfants, soit un enfant sur cinq, vivent dans des endroits enregistrant au moins deux fois plus de journées extrêmement chaudes par an qu’il y a à peine 60 ans. En s’appuyant sur une comparaison de la moyenne des températures dans les années 1960 et de celle pour la période 2020-2024, l’analyse lance un sérieux avertissement sur la rapidité et l’échelle auxquelles se multiplient les journées extrêmement chaudes, définies comme des jours où les températures dépassent 35 °C. Près d’un demi-milliard d’enfants sont concernés à travers le monde, et bon nombre d’entre eux sont privés des infrastructures et des services permettant d’y faire face. L’analyse a par ailleurs examiné des données de niveau national ayant révélé que, dans 16 pays, les enfants subissent désormais plus d’un mois de journées extrêmement chaudes supplémentaires par rapport à il y a 60 ans. Toujours selon l’analyse, les enfants d’Afrique de l’Ouest et centrale sont les plus exposés aux journées de chaleur extrême, et connaissent l’augmentation la plus importante de ces dernières au fil du temps.

Le stress thermique exercé sur le corps par l’exposition à la chaleur extrême fait peser des menaces sans égales sur la santé et le bien-être des enfants et des femmes enceintes, en particulier lorsqu’aucune solution pour se rafraîchir n’est disponible. Des liens ont été établis entre le stress thermique et certaines complications durant la grossesse, telles que des maladies chroniques gestationnelles ou des effets indésirables à l’accouchement, notamment la mortinaissance, l’insuffisance pondérale ou la prématurité. Des niveaux excessifs de stress thermique contribuent également à la malnutrition et aux maladies non transmissibles chez les enfants, en particulier celles liées à la chaleur. Les enfants sont aussi plus vulnérables aux maladies infectieuses qui se propagent sous de fortes températures, à l’instar du paludisme et de la dengue. Par ailleurs, des données probantes indiquent que le stress thermique affecte le développement neurologique, la santé mentale et le bien-être. Outre le fait que ces épisodes sont en augmentation dans tous les pays du monde, l’analyse montre que les enfants sont également exposés à des vagues de chaleur plus intenses, plus longues et plus fréquentes. Enfin, les répercussions des aléas liés au climat sur la santé des enfants sont démultipliées par la façon dont ces mêmes aléas affectent la sécurité et la contamination alimentaires et hydriques, dégradent les infrastructures, interrompent les services – notamment éducatifs – destinés aux enfants, et provoquent des déplacements.

Au cours des prochains mois, tous les États parties à l’Accord de Paris devront présenter leurs nouveaux plans nationaux d’action climatique, autrement désignés par l’expression "contributions déterminées au niveau national" (CDN 3.0). Ces plans orienteront l’action climatique des dix prochaines années. Ils représentent l’occasion de définir des solutions concrètes à échéance fixe, afin de réaliser les objectifs de l’Accord de Paris. À ce titre, l’UNICEF exhorte les dirigeants, les gouvernements et le secteur privé à mettre en œuvre de toute urgence des interventions climatiques audacieuses, qui garantissent le respect du droit de chaque enfant à un environnement propre, sain et durable.

UNICEF