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De nouvelles orientations pour réduire la pollution issue de la fabrication des antibiotiques |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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14/09/2024 | |
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié ses toutes premières orientations sur la pollution issue de la fabrication des antibiotiques. Ces nouvelles lignes directrices sur la gestion des eaux usées et des déchets solides dans le cadre de la fabrication des antibiotiques mettent en lumière ce défi important, mais négligé, alors que se prépare la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) qui se tiendra le 26 septembre 2024.
L’émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens due à la pollution par les antibiotiques pourraient compromettre l’efficacité des antibiotiques à l’échelle mondiale, notamment des médicaments produits sur les sites de fabrication responsables de la pollution. Bien que des niveaux élevés de pollution par les antibiotiques soient largement attestés, le problème n’a que rarement fait l’objet d’une réglementation et les critères d’assurance qualité ne tiennent généralement pas compte des émissions environnementales. De plus, une fois les antibiotiques commercialisés, les consommateurs manquent d’information sur la façon de les éliminer lorsqu’ils ne sont pas utilisés, lorsqu’ils arrivent à expiration ou lorsqu’un traitement est terminé et que certains antibiotiques restent inutilisés, par exemple. "Les déchets pharmaceutiques issus de la fabrication d’antibiotiques peuvent faciliter l’émergence de nouvelles bactéries résistantes aux médicaments, qui peuvent se propager à l’échelle mondiale et être une menace pour notre santé. Lutter contre la pollution due à la production d’antibiotiques contribue à ce que ces médicaments vitaux restent efficaces pour tout le monde", a souligné la Dre Yukiko Nakatani, sous-directrice générale de l’OMS chargée de la résistance aux antimicrobiens par intérim. À l’échelle mondiale, on constate un manque d’informations accessibles sur les dommages environnementaux causés par la fabrication de médicaments. "Ces orientations fournissent une base de données scientifiques indépendantes et impartiales aux organismes de réglementation, aux acheteurs, aux inspecteurs et à l’industrie elle-même pour leur permettre d’intégrer dans leurs normes un contrôle rigoureux de la pollution par les antibiotiques", a déclaré la Dre Maria Neira, directrice du département Environnement, changements climatiques et santé de l’OMS. "L’accent mis sur la transparence permettra aux acheteurs, aux investisseurs et au grand public de prendre des décisions qui tiennent compte des efforts des fabricants pour limiter la pollution par les antibiotiques, ce qui est primordial." Une série d’instances internationales ont appelé à l’élaboration de ces orientations, notamment le Conseil exécutif de l’OMS, les ministres de la santé du G7 et le PNUE. "Le rôle de l’environnement dans le développement, la transmission et la propagation de la résistance aux antimicrobiens doit être examiné attentivement, car les preuves s’accumulent. Il existe un large consensus sur le fait que l’action en faveur de l’environnement doit, en tant que solution, occuper une place plus importante. Cela comprend la prévention et la réduction de la pollution provenant des systèmes municipaux, des sites de fabrication, des établissements de santé et des systèmes agroalimentaires", a indiqué Jacqueline Alvarez, cheffe de la branche Produits chimiques et santé de la division de l’industrie et de l’économie du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Les orientations ont été élaborées en étroite collaboration avec un groupe diversifié d’experts internationaux représentant des universitaires, des organismes de réglementation, des inspecteurs, des organisations internationales telles que le PNUE, et d’autres secteurs. Le projet a également fait l’objet d’une consultation publique, qui a recueilli de précieuses observations de l’industrie et d’autres parties prenantes. L’industrie a également relevé le défi, dans le cadre d’une initiative volontaire qu’elle a lancé et qui peut être actualisée dans certains domaines pour s’aligner sur les nouvelles orientations. Les orientations fournissent des cibles fondées sur la santé humaine pour réduire le risque d’émergence et de propagation de la RAM, ainsi que des cibles pour lutter contre les risques pour la vie aquatique dus à l’ensemble des antibiotiques destinés à l’utilisation humaine, animale ou végétale. Elles couvrent toutes les étapes, de la fabrication des ingrédients pharmaceutiques actifs (API) et de la formulation aux produits finis, y compris l’emballage primaire. WHO – Guidance on wastewater and solid waste management for manufacturing of antibiotics |