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France, Espèces |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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08/01/2024 | ||
Fin septembre 2023, une opération de suivi du Desman des Pyrénées a été mise en œuvre au sein de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage d’Orlu afin de mieux comprendre cette mystérieuse espèce. Découvert seulement au XIXe siècle, le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) est un mammifère encore méconnu. Ce petit insectivore doté d’une trompe et de pieds palmés vit exclusivement dans les cours d’eau de montagne et certains lacs d’altitude du massif pyrénéen et du quart nord-ouest de la péninsule ibérique. À cause des activités humaines qui ont modifié le milieu, fragmenté l’habitat et les populations de l’espèce (artificialisation des berges et des débits, construction de barrages hydroélectriques, pollutions…), l’aire de répartition du Desman des Pyrénées a diminué de plus de 50 % en 30 ans. Pour enrayer son déclin et mieux connaître cette espèce, un Plan national d’actions a vu le jour en 2021. La Réserve nationale de chasse et de faune sauvage d’Orlu a mis en place plusieurs actions autour l'espèce qui ont notamment permis d’attester de sa présence certaine sur l’Oriège, cours d’eau principal qui traverse la réserve. Dans le cadre du Plan national d’actions, une opération de capture et de suivi par radiopistage a été mise en œuvre en 2023 pour acquérir des connaissances sur la sélection des habitats par cette espèce. Pilotée par le CEN Occitanie, cette opération a mobilisé une quarantaine de partenaires et bénévoles pendant deux semaines sur le terrain. Malgré cet important dispositif, seul un individu a été capturé le 27 septembre 2023. Il a été équipé d’un émetteur radio et suivi, en continu (une localisation toutes les 10 minutes), pendant 6,5 jours. En parallèle, des relevés hydrauliques et des prélèvements de macro-invertébrés ont été effectués sur les 315 mètres de cours d’eau parcourus par l’individu durant le suivi. Pour compléter ce travail, des excréments de l’animal ont été collectés et seront analysés génétiquement pour déterminer le contenu et les proies consommées. Des prélèvements d’eau ont également été réalisés afin de savoir s’il est possible de mettre en évidence la présence de l’espèce dans un cours d’eau via l’ADN environnemental. L’ensemble de ces données permettront de mieux détecter sa présence de l'animal et de comprendre ses choix d’habitats. Elles seront valorisées, parmi d'autres, dans le cadre d’une thèse cofinancée par l’OFB et portée par le CEN Occitanie, le Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement et le bureau d’études ECOGEA.
Photo Philippe Llanes – OFB
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