Le Monde a publié le 15 janvier une série d’articles sur les PFAS. En résumé :
Les PFAS, une famille de 10 000 "polluants éternels" qui contaminent toute l’humanité – Que sont les PFAS ? Pourquoi sont-ils problématiques ? Quels sont leurs effets sur la santé ? Quelles entreprises fabriquent des PFAS ? Comment les PFAS se retrouvent-ils dans l’environnement ? Comment les humains sont-ils exposés aux PFAS ? Peut-on se protéger des PFAS ? Quelles mesures sont-elles prises par les pouvoirs publics ? L’article rappelle qu’anticipant les réglementations, les industriels ont progressivement remplacé les PFAS ultratoxiques dits "à chaîne longue" (6 à 14 atomes de carbone), par des PFAS "à chaîne courte"… qui se sont avérés aussi nocifs. Pour mettre fin à cette pratique de "substitution regrettable", quatre États membres de l’Union européenne (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède) ainsi que la Norvège ont développé un projet d’interdiction de toute la famille des PFAS. Présentée le 7 février 2023 par l’ECHA, cette "restriction universelle" vise à interdire la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de tous les PFAS au sein de l’Union européenne (UE). Si elle aboutissait, elle n’entrerait pas en vigueur avant 2026. Elaborée dans le cadre du règlement européen Reach (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques), cette restriction prend appui sur le caractère hautement persistant de ces composés. Et si elle vise l’ensemble des PFAS (soit au moins 10 000), c’est aussi qu’il est matériellement impossible d’identifier ou de prédire les effets nocifs de chacun d’entre eux. Après le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) en 2009, d’autres PFAS ont été interdits, mais il faut souvent une décennie entière pour bannir un seul produit chimique. Le projet de restriction a beau prévoir de longues périodes de transition, il est la cible d’une campagne de lobbying d’une rare intensité de la part des industriels, conclut l’article.
Article
PFAS : le coût vertigineux de la dépollution de l’Europe – Une question brûle les lèvres de tous ceux qui, conscients de cette crise environnementale majeure, cherchent des solutions : combien cela va-t-il coûter ? Pour la première fois, Le Monde et ses partenaires du Forever Lobbying Project, deuxième volet de l’enquête parue en 2023, sont parvenus à une estimation du prix de la dépollution : entre 95 milliards d’euros et 2 000 milliards d’euros sur vingt ans. La fourchette haute est fort probablement la plus réaliste. Cette estimation, déjà impressionnante, n’inclut ni l’impact des PFAS sur nos systèmes de santé, ni une myriade d’externalités négatives trop difficiles à quantifier.
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Le Forever Lobbying Project est une enquête collaborative sur le véritable coût de la pollution du continent européen par les PFAS, et sur la campagne de lobbying et de désinformation des industriels pour éviter leur interdiction. Coordonnée par Le Monde, l’enquête implique 46 journalistes et 29 partenaires médias dans 16 pays : la RTBF (Belgique) ; Denik Referendum (République tchèque) ; Investigative Reporting Denmark (Danemark) ; Yle (Finlande) ; France Télévisions (France) ; MIT Technology Review Germany, NDR, WDR et Süddeutsche Zeitung (Allemagne) ; Reporters United (Grèce) ; L’Espresso, Radar Magazine, Facta.eu et La Via libera (Italie) ; Investico, De Groene Amsterdammer et Het Financieele Dagblad (Pays-Bas) ; Klassekampen (Norvège) ; Ostro (Slovénie) ; DATADISTA/elDiario.es (Espagne) ; Sveriges Radio et Dagens ETC (Suède) ; SRF (Suisse) ; The Black Sea (Turquie) ; Watershed Investigations/The Guardian (Royaume-Uni), avec un partenariat éditorial avec Arena for Journalism in Europe, et en collaboration avec Corporate Europe Observatory, une organisation sentinelle de l’activité des lobbys à Bruxelles.
S’y ajoutent 2 articles :
En France, une facture largement sous-estimée – Une analyse de la facture pour la France, qui pourrait s’élever à 12 milliards d’euros par an, laissant les collectivités désemparées.
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Un reportage sur la pollution qui plonge la Flandre dans un désastre dystopique – Près d’Anvers, les alentours de l’usine 3M sont un laboratoire de décontamination pour l’Europe, au prix de travaux pharaoniques et de lourds sacrifices pour la population.
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C’est la même enquête du Forever Lobbying Project que reprend l’émission Complément d’enquête diffusée par France 2 le 16 janvier. À l’issue du reportage, c’est Stanislas de Gramont, directeur général du groupe SEB (Tefal) qui s’est assis dans le fauteuil rouge.
REPLAY FranceTV – PFAS : la grande inox de l’industrie
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