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France, Varenne de l'eau |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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04/11/2023 | |
La récurrence des épisodes de sécheresse et des aléas climatiques révèle la nécessité et l’urgence d’engager une adaptation profonde des exploitations et des filières agricoles au changement climatique. À cet égard, le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique a, par sa thématique 2, lancé d’importants travaux visant à renforcer la résilience de l’agriculture dans une approche globale en agissant notamment sur les sols, les espèces et variétés, les pratiques culturales et d’élevage, les infrastructures agroécologiques et l’efficience de l’eau d’irrigation. Dans une perspective d’anticipation, le délégué interministériel pour le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique (DIVAE) a sollicité l’appui du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) pour la conduite d’une première réflexion sur des scenarii de transformation en étudiant notamment les potentialités d’implantation de nouvelles productions, ou de migration de cultures à la faveur du changement climatique, dans la perspective de développement de nouvelles filières à terme. La première partie de cette étude s’est chargée d’identifier ces cultures pouvant intégrer une stratégie de diversification des assolements, pratique identifiée comme des plus intéressantes pour s’adapter au changement climatique. Il en ressort que les cultures étudiées qui paraissent intéressantes d’un point de vue résilience sont : tournesol, soja, sorgho, méteils, pois chiche, prairies multi espèces, chanvre, pistache, sur lesquelles cinq (tournesol, soja, sorgho, chanvre et pois chiche) font l’objet d’une attention particulière dans le rapport. Il en ressort que leur développement fait face à des difficultés tant agronomiques, qu’économiques, ou d’organisation de filière. Les enseignements que la mission a tirés de ces travaux l’ont conduite à élargir considérablement l’approche avec des questionnements relatifs à la façon d’initier, de développer et d’accompagner les transitions des systèmes de production. Les pistes de travail qui en débouchent sont les suivantes : 1. Évaluer plus précisément l’impact du changement climatique sur les productions agricoles, au vu notamment des données assurantielles ; 2. Capitaliser sur les nombreux travaux déjà réalisés par la profession agricole afin de répondre aux demandes des différents plans stratégiques énoncés dans plusieurs politiques publiques distinctes ; 3. Évaluer précisément la viabilité économique des changements de modèles agricoles en intégrant la recherche fondamentale dans un continuum recherche – innovation – développement ; 4. Identifier les outils publics – existants ou nouveaux – les plus appropriés pour accompagner les systèmes agricoles dans leur transition vers une économie bas carbone et couvrir les risques afférents. La question de la rémunération des externalités positives devra notamment être approfondie ; 5. Examiner la façon d’articuler au mieux l’ensemble des outils de "l’économie des externalités" avec les outils publics, afin d’aboutir à un cadre global plus cohérent, efficace et efficient… et si possible simplifié ; 6. Identifier les principales initiatives territoriales en matière d’adaptation au changement climatique afin de les faire bénéficier en priorité des dispositifs d’aides publiques dans une approche ascendante.
Rapport sur les cultures résilientes face au changement climatique – CGAAER |