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Ouessant : Restauration expérimentale d'une décharge littorale |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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10/05/2023 | ||
De janvier 2022 à mars 2023, le Parc naturel marin d’Iroise a mené à bien un projet d'évacuation des déchets d’une décharge sauvage qui menaçait de se déverser dans la mer d’Iroise. Durant plus de 70 ans, le site de Bouge Pep situé sur l’île d’Ouessant a été utilisé comme une décharge. Des véhicules, des engins de pêche usagés, des déchets issus du BTP, du matériel électroménager et d’autres détritus étaient jetés dans ce gouffre puis emportés au gré des marées et des tempêtes. Au fil du temps, les parois du gouffre se sont mises à glisser vers la mer, risquant le déversement potentiel de 8 000 m3 de déchets et de gravats dans le milieu marin. Face à cet enjeu, le Parc naturel marin d’Iroise, avec le soutien de la mairie d’Ouessant, a décidé d’intervenir afin de retirer les déchets du gouffre et stopper leur dissémination en mer. Ce projet posait de nombreux défis comme l’instabilité des sols, la difficulté d’accès du site et de l’acheminement des déchets, la nécessité de ne pas perturber la faune sauvage ou encore les contraintes météorologiques. Après une phase préparatoire qui a permis de caractériser les déchets ainsi que d’étudier la géologie du site, les opérations de restauration ont débuté en janvier 2022. Au total, 15 200 heures de travaux ont été nécessaires pour retirer plus de 1 136 tonnes de déchets. Ce volume considérable comprenait : 2,5 tonnes de déchets amiantés, 18 tonnes de plastiques, 1 116 tonnes de déchets métalliques. Une fois retirés, ces déchets ont ensuite été triés et rapatriés vers le continent afin d’être pris en charge et revalorisés au maximum. Aujourd'hui, la renaturation du site est en cours, pour favoriser la recolonisation du milieu par les espèces ayant subi les perturbations écologiques est en cours. À l’échelle nationale, cette expérimentation a pour finalité d’être partagée avec tous les gestionnaires confrontés à la problématique des décharges littorales, en particulier dans les espaces insulaires, dans un contexte global de montée du niveau de la mer. Ce projet de restauration, dont le coût s’élevait à 2 200 000 euros, a été mené avec le soutien financier de l’Union européenne, NextGenerationEU, et de France Relance.
Photo Le Voyage des Koumoul
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