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Dossier de la rédaction de H2o   |
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22/03/2018 | ||
La Journée mondiale des zones humides 2018 a mis à l’honneur la préservation et la restauration des milieux humides dans les villes. En quoi sont-ils de véritables atouts en ville ? Comment ces écosystèmes contribuent-ils à notre bien-être dans les espaces urbains ? Alors que prêt de 80 % des Français sont citadins, les villes font face à de multiples enjeux : adaptation au changement climatique, qualité du cadre de vie, préservation de la biodiversité urbaine, développement de l’économie locale, qualité des eaux, etc. À condition qu’ils ne soient pas dégradés, les milieux humides sont des puits de carbone naturels (stockage dans la végétation et dans les sédiments), qui contribuent à lutter contre l’accroissement de l’effet de serre. À ce titre, les mangroves et les marais littoraux sont particulièrement efficaces. Le carbone s’accumule dans les sédiments au fil des siècles et des millénaires. Par ailleurs, les milieux humides sont tels que les plaines inondables et les prairies humides sont des réservoirs naturels d’expansion des crues. Les cours d’eau débordent dans les milieux humides périphériques (mares, bras mort de rivières, etc.) et ces derniers retiennent l’eau, ce qui diminue l’intensité des crues et des inondations et leurs conséquences. En stockant et en filtrant les eaux de pluie, les mares, les bras morts de rivières ou encore les prairies inondables limitent les pollutions transportées jusqu'aux plans d’eau et aux rivières. Elles évitent aussi le débordement des stations d’épuration en cas de fortes précipitations. Plus largement, les milieux humides ont un important rôle de dépollution des eaux, grâce à leur végétation et aux micro-organismes qui filtrent, absorbent et transforment les polluants. Et ce n'est pas tout, avec l’artificialisation des sols et les couleurs sombres des bâtiments et des routes, les températures en ville sont supérieures de plusieurs degrés à celles des campagnes environnantes. On parle d’îlot de chaleur urbain. En saison chaude, ce phénomène augmente les risques de canicule et la consommation d’énergie des équipements de refroidissement. Par absorption de la chaleur dans l’eau et la terre et par évaporation, les milieux humides contribuent à rafraîchir les villes. On sait aujourd'hui qu’un réseau de petits milieux humides est plus efficace qu’une seule grande masse d’eau pour baisser la température. Aménagés, les milieux humides sont aussi des espaces de promenade, de découverte de la biodiversité urbaine, de pratique d’activités physiques, de méditation, etc. Ils contribuent aussi à la qualité des paysages urbains et atténuent les nuisances sonores. La préservation et la restauration des milieux humides dans les villes et aux alentours contribuent ainsi au bien-être et à la santé des citadins. Enfin, alors que les espaces urbains sont des obstacles au déplacement de la faune et à la propagation de la flore, la préservation et la restauration de milieux humides en ville offrent des conditions favorables pour le déplacement des espèces, dès lors que ces écosystèmes sont reliés les uns aux autres. Cela contribue ainsi à la structuration de la trame verte et bleue, qui vise à enrayer la perte de biodiversité sur l’ensemble du territoire. Qu’ils soient au cœur des villes ou à leurs abords, les milieux humides contribuent ainsi à rendre les villes habitables et résilientes, par exemple en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses conséquences. Pourtant, ces écosystèmes ont tendance à disparaître, remplacés par des bâtiments et des aménagements urbains.
Photo Laurent Mignaux / Terra
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