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France
Changement climatique : Prise en compte des incertitudes dans la gestion de l’eau

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
24/10/2015

À la veille de la 21ème conférence des parties de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP 21) qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains, l’ONEMA propose quelques résultats et actions pour mieux comprendre et s’adapter aux impacts du changement climatique sur l’eau et les milieux. Un premier volet consacre la prise en compte des incertitudes dans la gestion de l’eau.

Dans l’élaboration des plans de gestion de la ressource en eau, il est nécessaire de prendre en compte les incertitudes liées au changement climatique et à ses impacts. Pour y parvenir, la science a en particulier un rôle à jouer afin d’orienter la décision, la justifier et en évaluer les résultats. Même si la connaissance sur le changement climatique ne cesse de progresser, il est toujours difficile, voire impossible, d’avoir des certitudes sur les réels impacts à venir de ce phénomène, que ce soit sur l’eau, les milieux aquatiques ou la biodiversité en général. Les projections climatiques ne sont en effet pas des prévisions, mais avant tout des statistiques et des probabilités. Pour caractériser un enjeu, de nombreux modèles peuvent être croisés, entraînant une cascade d’incertitudes. En dépit de ces dernières, les décideurs doivent réussir à déterminer et à mettre en œuvre des mesures d’adaptation dans leur politique de gestion des ressources en eau.

Trancher malgré les incertitudes – Pour prendre des décisions en contexte incertain, les élus et acteurs locaux peuvent s’appuyer sur différents outils, comme Drias : développé avec le soutien du ministère en charge de l’écologie, de Météo-France et de laboratoires français, l’outil met à disposition des cartes et des données pour l’élaboration des plans de gestion de la ressource en eau. Les agences de l’eau mettent en place des réflexions et des actions. Sur le bassin Seine-Normandie, un comité spécial sur le réchauffement climatique et ses conséquences a par ailleurs été organisé. Pour mieux appréhender ces incertitudes, le bassin Adour-Garonne est allé un peu plus loin, en lançant une étude prospective "Garonne 2050", basée sur les tendances du passé et les facteurs d’influence majeurs du changement climatique ayant une incidence sur l’eau. Cette étude qui définit différents scénarios contrastés sur les besoins, les ressources en eau et leur gestion, est devenue le fil rouge pour la révision du SDAGE 2016-2021. Enfin, un plan d’adaptation au changement climatique a également été engagé en 2014 sur le bassin Rhône-Méditerranéen afin de décrire la vulnérabilité de ce territoire pour quelques enjeux majeurs, tels que les ressources en eau, le bilan hydrique des sols ou encore le niveau trophique des eaux. Développées dans ce plan, les mesures pour réduire cette vulnérabilité seront ensuite reprises dans le SDAGE de ce bassin, en préparation.

Promouvoir l’interface science-politique – Afin de mieux caractériser ces incertitudes et faciliter la prise de décision, la connaissance scientifique a un rôle important à jouer pour aider à objectiver, raisonner et hiérarchiser. Il est ainsi essentiel de donner une place explicite à la science dans les processus de décision. D’où la nécessité de rapprocher ces deux communautés, en créant notamment un conseil scientifique associé aux instances de dialogue et de gouvernance, telles que sont les comités de bassin. En mobilisant l’expertise de ses membres et de ses réseaux, le conseil scientifique pourra ainsi produire des avis sur les enjeux, mesures et questionnements à long terme liés à la problématique du changement climatique. Cette implication des scientifiques leur permettra également de mieux connaître le processus de fabrication des politiques, et de contextualiser ces dernières en étant sensibilisé aux contraintes des acteurs de l’eau.

ONEMA