Veolia-Suez

Projet de fusion prestement rejeté

Veolia a annoncé, dans la soirée du dimanche 30 août, son intention d’acquérir 29,9 % de son concurrent Suez. Il s’agit là de l’essentiel des 32 % qu’Engie possède dans le numéro deux du secteur, et dont le président, Jean-Pierre Clamadieu, avait annoncé fin juillet la probable cession. En restant sous la barre des 30 %, Veolia a montré vouloir éviter une offre publique d’achat (OPA) sans conditions suspensives. Le groupe a proposé, jusqu’au 30 septembre, 15,50 euros par action de Suez, soit une prime de 50 % par rapport au cours de clôture de l’entreprise le 30 juillet, à la veille de l’annonce de M. Clamadieu.

Réuni dès le lendemain, le conseil d'administration de Suez a rejeté l’offre, qu’il a estimé "porteuse de grandes incertitudes". Le conseil d’administration a réitéré à l'unanimité sa totale confiance dans le projet stratégique de Suez "en tant que société indépendante". Le communiqué précise que "Suez fait preuve d’une solide résilience opérationnelle comme l’ont démontré les résultats du deuxième trimestre ainsi que la mise en œuvre du plan de transformation de la société SUEZ 2030 et le renforcement de son bilan dans le cadre du plan de rotation d'actifs du groupe. La démarche de Veolia est non sollicitée et Suez n’a entretenu aucune discussion avec Veolia au sujet d’un éventuel rapprochement". Il ajoute que "la stratégie proposée engendrerait des disynergies et des pertes d'opportunité en France et à l'international" et estime que "la complexité du processus retenu conduirait à deux années de perturbations opérationnelles au moment où, dans le contexte post-Covid, les équipes sont focalisées sur la mise en œuvre de leur plan stratégique".

Toutefois, dans un communiqué diffusé dès dimanche, Engie a déclaré qu'il allait étudier cette proposition dans les prochaines semaines. Les marchés financiers, quant à eux, ont applaudi le projet : l'action Suez a bondi de 18,5 % dans la journée de lundi tandis que Veolia gagnait 5,73 % et Engie 4,67 %. Pour Antoine Frérot, PDG de Veolia, il s'agit de jouer un rôle actif dans la concentration du secteur qui est inévitable. "La concentration va continuer, elle est au début encore, mais nous aurons un jour certainement un acteur global d'origine chinoise", a-t-il déclaré en visioconférence. 

communiqué Veolia – communiqué Suez