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Israël – Les technologies israéliennes de dessalement s'exportent aux États-Unis |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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19/06/2014 | |
Lors de sa visite en Californie en mars dernier, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a signé un accord avec le gouverneur Jerry Brown sur, entre autres choses, l’exportation de technologies israéliennes en matière de traitement de l’eau afin d’aider l’État à mieux faire face à la sécheresse. "Grâce à cet accord, la Californie et Israël vont profiter de leurs forces respectives dans la recherche et la technologie pour faire face a des problèmes communs importants", s’est félicité Jerry Brown. Grâce à une bonne gestion de l’eau, via par exemple le recyclage des eaux usées et le dessalement, les réserves d’eau naturelles d’Israël, comme le lac de Tibériade, se maintiendront à des niveaux suffisamment élevés jusqu’à l’année prochaine malgré un hiver particulièrement sec. De nombreux clients américains – La Californie ne sera pas le premier État des États-Unis à utiliser les technologies de gestion de l’eau israéliennes. En Ohio, par exemple, la ville d’Akron a signé en 2012 un accord avec la société israélienne Mei Netanya pour le développement de projets communs et la société Mekorot afin de développer des méthodes de surveillance et de conservation de l’eau. En outre, un certain nombre de sociétés israéliennes participent à un incubateur géré par la ville. En juin dernier, l’Illinois a lui aussi établi un accord de coopération en matière de technologies de l’eau avec Israël, accompagné d’un accord de recherche entre l’Université Ben Gourion du Néguev et l’Université de Chicago. Selon le professeur Eilon Adar de l’Université Ben Gourion, Chicago a pris conscience que "la qualité de l’eau se détériore très vite". Le projet consiste donc à développer des solutions d’amélioration de la qualité de tous types d’eau : eaux de surface, eaux souterraines, ruisseaux, étangs, etc. Le Massachusetts est un autre client majeur d’Israël pour ses technologies de l’eau. Les deux parties ont tout à y gagner. Cet État est l’un des plus actifs des États-Unis en matière de développement de technologies innovantes pour l’eau. Et Israël est, selon le gouverneur du Massachusetts Duvall Patrick, le meilleur endroit au monde pour les start-up spécialisées dans les technologies de l’eau. Un système de détection des micro-organismes – Le Massachusetts a d’ailleurs récemment organisé un grand concours ayant pour thème les technologies innovantes pour l’eau. Il a opposé des entreprises du monde entier, dont 32 israéliennes. Le gagnant a été TACount, qui a développé une technologie qui détecte et compte les micro-organismes dans les aliments et l’eau en quelques minutes, au lieu des quelques jours habituellement nécessaires avec les méthodes classiques. Ce système, basé sur l’identification d’une activité cellulaire spécifique chez des bactéries, peut aussi être utilisé pour détecter les bactéries dans l’électronique, les cosmétiques et les produits pharmaceutiques. Le temps de réponse à un tel événement est ainsi considérablement réduit, et peut par exemple servir à prévenir des empoisonnements de masse via de la nourriture ou de l’eau contaminée. Des enjeux économiques colossaux – En Californie, l’accord signé par Benyamin Netanyahou et Jerry Brown vise à élargir la coopération sur les technologies de l’eau entre cet Etat et Israël, coopération qui a démarré il y a déjà plusieurs années. A San Diego, l’Israël Desalination Enterprises (IDE) est en charge de la construction de la plus grande usine de dessalement jamais construite aux Etats-Unis. Une fois terminée en 2016, l’usine produira jusqu’à 54 millions de litres d’eau douce par jour. L’usine, qui aura coûté près de 1 milliard de dollars, sera située près de la centrale électrique d’Encina, à Carlsbad en Californie. L’eau traitée sera délivrée dans le système d’eau du comté de San Diego. Le projet créera 2 300 emplois pour la phase de construction, puis 575 emplois pour le fonctionnement de l’usine. Benyamin Netanyahou annoncé en Californie que son pays avait beaucoup à offrir cet État, ou tout autre État américain qui aurait besoin d’améliorer sa gestion de l’eau : "Israël n’a pas de problèmes d’eau parce que nous sommes le numéro un du recyclage des eaux usées, nous prévenons les fuites d’eau, nous utilisons l’irrigation goutte à goutte et le dessalement." Le Premier ministre a ajouté que grâce à ces technologies, ni la Californie, ni aucun autre État américain n’est condamné à avoir un problème de gestion de l’eau. Guillaume Sicard, chercheur au Technion, Israel Institute of Technology – Isreal Valley 13-05-2014 |