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Inde-Chine |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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06/01/2021 | |
Les plans de Pékin pour un super barrage ont conduit New Delhi à réfléchir à la construction d’un projet concurrent sur un fleuve Brahmapoutre en Inde (Yarlung Zangbo pour les Chinois). Les analystes avertissent qu’une telle course pourrait devenir incontrôlable avec des répercussions non seulement pour les deux pays mais aussi pour le Bangladesh, que le fleuve irrigue également. Fin novembre, la Chine a annoncé son intention de construire ce qui pourrait être son plus grand projet hydroélectrique, produisant potentiellement trois fois plus d’énergie que le projet des Trois-Gorges, le plus grand de ce type au monde actuellement. Selon Yan Zhiyong, président de la Power Construction Corporation of China, interviwé par le Global Times, un tel projet "sans aucun équivalent dans l’histoire" pourrait produire 70 millions de kilowattheures. Bien que Pékin n’ait pas annoncé l’emplacement exact, il a indiqué qu’il pourrait se situer près de ce que l’on nomme "le Grand Coude" ; il s’agit d’une gorge profonde travers laquelle le fleuve Brahmapoutre entre dans la région de l’Arunachal Pradesh, au nord-est de l’Inde. Deux jours après cette annonce, un responsable du ministère indien de l’eau déclarait à l’agence Reuters que New Delhi envisageait elle-même un grand projet hydroélectrique sur le Brahmapoutre pour "atténuer l’impact négatif des projets de barrages chinois", a déclaré à Reuters un responsable du ministère indien de l’Eau. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a depuis lors déclaré que le pays "surveille attentivement toutes les avancées autour du fleuve". "Le gouvernement a constamment fait part de ses vues et de ses préoccupations aux autorités chinoises et les a exhortées à veiller à ce que les intérêts des États en aval ne soient pas lésés par des activités dans les zones en amont", a déclaré le porte-parole. Alors que de tels mégaprojets doivent faire l’objet de discussions et d’une planification approfondie entre les pays riverains, les deux voisins himalayens n’ont signé aucun accord de partage des eaux. Kunal Purohit, South China Mornning Post – Les Crises |