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Saint-Pierre et Miquelon
Où sont passés les eiders ?

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
21/04/2025

Pour mieux comprendre les changements au sein des populations d’eiders à duvet à Saint-Pierre-et-Miquelon, une étude a été initiée par le Service canadien de la Faune, en coopération avec l’Office français de la biodiversité.

Autrefois exploités dans la grande région du Canada atlantique pour leurs plumes, les effectifs d’eiders à duvet (Somateria mollissima dresseri) ont beaucoup décliné à la fin du XIXe siècle. Des mesures de gestion de la chasse ont alors été prises, ce qui a permis de retrouver une population correcte. À Saint-Pierre-et-Miquelon, ces canards marins sont des oiseaux d’importance cynégétique et patrimoniale. L’OFB suit depuis plusieurs années ces populations hivernantes d’eiders à duvet le long des côtes de l’archipel. Ces dernières années, les effectifs suivent une tendance à la baisse et les oiseaux semblent se répartir de manière différente.Pour mieux comprendre ces observations, l’Office français de la biodiversité participe aussi avec le Service canadien de la Faune à des suivis par comptages aériens depuis 2003. Ce phénomène de changement dans l’occupation des zones d’hivernage mais également dans les zones de reproduction est également observé à l’échelle de l’ensemble de la zone atlantique nord-américaine. Ainsi, pour tenter de mieux comprendre où les eiders se répartissent en hiver, une campagne de pose d’émetteurs satellitaires sur ces oiseaux, menée par le Canada a vu le jour en 2021. Ces opérations se concentrent dans les principales aires de nidification où la répartition de l’espèce semble avoir changé : Maine, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve, sud du Labrador, estuaire et golfe du Saint-Laurent au Québec. La dernière campagne de pose d'émetteurs a eu lieu à l’été 2024, sur la province de Terre-Neuve-Labrador. Les premiers résultats de cette étude montrent une tendance à la baisse du nombre d’eiders ces dernières années et des effectifs qui varient considérablement dans l’ensemble de l’aire de répartition, avec une augmentation des eiders dans le nord de l’aire de répartition et une baisse dans le sud. Selon toute vraisemblance, ces changements sont à attribuer au réchauffement des eaux du golfe du Maine jusqu’au Labrador, qui affecte la répartition et la qualité des proies (les moules bleues notamment). Le réchauffement des eaux permet également l’expansion d’espèces envahissantes comme le crabe vert, ce qui perturbe les écosystèmes marins et la chaîne alimentaire.

OFB – photo Bruno Letournel

 

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