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Dossier de la rédaction de H2o   |
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04/11/2020 | |
Le gouvernement Trudeau promet que le Canada produira "zéro déchet" de plastique d’ici 2030, grâce au bannissement de certains produits d’usage courant et à une bonification des mesures de recyclage. Mais le plastique est là pour rester, ajoute Ottawa, même si une "évaluation scientifique" commandée par le fédéral conclut qu’il existe plusieurs incertitudes sur les impacts pour la santé de notre exposition chronique aux particules de plastique. "L’objectif est de s’assurer que le plastique reste dans l’économie, mais pas dans l’environnement", a résumé le ministre de l’Environnement et du changement climatique, Jonathan Wilkinson. Le gouvernement fédéral "propose" ainsi d’interdire six types d’objets d’usage très commun : les sacs en plastique, les pailles, les bâtonnets à mélanger, les porte-canettes, les ustensiles et "les récipients alimentaires fabriqués à partir de plastiques difficiles à recycler". Selon ce qu’a fait valoir le ministre Wilkinson en point de presse, le gouvernement espère compléter la "réglementation" devant mener à ces interdictions d’ici la fin de 2021. Le gouvernement Trudeau a également précisé que les Canadiens utilisent chaque année plus de 4,6 millions de tonnes de plastique. Or, à peine 9 % de ce plastique est actuellement recyclé. Le reste, a précisé le ministre du Patrimoine Steven Guilbeault, aboutit au dépotoir ou dans l’environnement (29 000 tonnes par an, selon le gouvernement fédéral). L'évaluation scientifique commandée par le gouvernement met en lumière de grandes incertitudes sur les impacts pour la santé de notre exposition chronique aux particules de plastique. "Les humains peuvent être exposés à des microplastiques en ingérant des aliments, de l’eau embouteillée et de l’eau du robinet, ainsi qu’en inhalant de l’air intérieur ou extérieur. Toutefois, les renseignements sur les effets de ces microplastiques sur la santé humaine sont limités, et des recherches supplémentaires sont requises pour mieux déterminer les tissus cibles, les doses seuils et les modes d’action", souligne le document. Les Nord-Américains ingèrent chaque année plusieurs dizaines de milliers de particules de plastique à travers leur respiration et leur régime alimentaire, concluait l’an dernier une étude publiée dans la revue scientifique américaine Environmental Science & Technology. Alexandre Shields avec Hélène Buzzetti et Marie Vastel – Le Devoir |