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Lac Victoria |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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28/04/2022 | |
Sur les rives ougandaises du plus grand lac d’Afrique, il est de plus en plus fréquent que les pêcheurs rentrent bredouille. Le lac Victoria pouvait s’enorgueillir jadis de ses 500 espèces de poisson, mais ces dernières années, la surpêche et de mauvaises pratiques de pêche se sont avérées fortement préjudiciables aux stocks de poisson, à l’environnement et aux populations qui dépendent de ces ressources. "Le pêcheur que j’étais avais recours à des méthodes illicites", avoue Kigozi Robert Sande, pêcheur du district de Kalangala. "Quand le Gouvernement ougandais est intervenu en mettant fin à ces pratiques, nous avons perdu notre travail." De nombreux pêcheurs comme Robert pêchaient sans permis ou utilisaient sur le lac de petites embarcations et des filets non autorisés. Par exemple, certains utilisaient un type particulier de filet, la senne, pour capturer du poisson juvénile, ce qui est illicite. Quand les pouvoirs publics ont sévi, beaucoup de gens qui vivaient de la pêche se sont retrouvés sans moyens de subsistance, explique M. Jacob Olwo, fonctionnaire de la FAO chargé des pêches et de l’aquaculture en Ouganda. Un million de personnes en Ouganda pratiquent la pêche de capture, et le secteur assure la subsistance à plus de 5 millions de personnes dans le pays. Les communautés de pêcheurs des rives du lac sont néanmoins, et depuis longtemps, confrontées à une diminution des volumes des prises, à la médiocrité des installations de manutention du poisson, à l’augmentation des pertes après capture, à une concurrence accrue visant les ressources halieutiques et à un éventail limité de sources de revenu. Depuis deux ans, la FAO collabore avec le ministère ougandais de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche sur un projet conjoint visant à remodeler le secteur de la pêche et de l’aquaculture du lac. Ce projet arrive à point nommé puisque 2022 est l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales. Ce projet, intitulé Appui intégré aux moyens de subsistance des communautés de pêcheurs autour du lac Victoria, a formé les communautés concernées et leur a fourni du matériel destiné à diversifier leurs compétences et à augmenter leurs revenus. "Le projet a permis de familiariser les pêcheurs aux méthodes de pêche autorisées, de leur fournir des intrants et du matériel, notamment aux femmes et aux jeunes, et de promouvoir des pratiques différentes comme l’aquaculture en cage à poisson dans les eaux du lac et des étangs de l’arrière-pays", explique Jacob Olwo, fonctionnaire de la FAO chargé des pêches et de l’aquaculture en Ouganda. Les participants ont acquis des compétences dans le développement de l’élevage du poisson en cage, une forme d’aquaculture pratiquée dans les eaux du lac, et dans l’aménagement d’étangs à l’intérieur des terres où est élevé du poisson d’espèces locales. D’autres ont reçu de nouveaux équipements et ont été formés à l’amélioration des techniques de valorisation après capture. Selon le représentant de la FAO en Ouganda, Antonio Querido, le projet ne fera pas qu’élargir l’éventail des moyens de subsistance des communautés de pêcheurs, il les aidera aussi à renforcer leur résilience sur le long terme face à la crise climatique et ses effets. Photo Agatha Ayebazibwe – FAO |