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Tunisie
Ressources en eau : La Tunisie gère son stress !

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
04/12/2016

La stratégie nationale tunisienne de gestion de l'eau repose sur le dessalement de l'eau de mer, la mise en place de plans d'action régionaux dans les gouvernorats les plus touchés par le manque d'eau potable et la construction de deux nouveaux barrages/réservoirs, selon Abdallah Rabhi, secrétaire d'État chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, dans une interview diffusée par l'Agence TAP.

Quatre stations de dessalement doteront le pays. Une première à Djerba d'une capacité de 50 000 m3/jour est en cours de réalisation, son entrée en service est prévue avant l'été prochain. Une seconde station de dessalement de l'eau de mer à Zarat (gouvernorat de Gabès) est aussi programmée pour 2017. Les deux autres projets, qui concernent Kerkennah et Sfax, ne seront réalisés qu’après 2021. Le responsable précise un programme de transfert des eaux et la construction de deux nouveaux barrages/réservoirs dans les gouvernorats de La Manouba et de Sousse. Ces deux projets vont entrer en chantier en 2017 et ils seront raccordés par un nouveau canal. Plusieurs gouvernorats ayant connu des perturbations importantes en approvisionnement en eau potable, un plan d'action spécifique est également prévu, a précisé Abdallah Rabhi, ajoutant que des diagnostics sont déjà réalisés. Abdallah Rabhi a déclaré que la future stratégie se base sur le principe de l'économie de l'eau et la question des zones prioritaires en eau potable n'est qu'un volet de cette stratégie, mais les Tunisiens doivent encore prendre conscience de la rareté de la ressource.

Sur le volet agricole, les deux tiers du budget de l'agriculture au titre de l'année 2016 ont été consacrés à l'eau, représentant un total de 1 400 milliards de dinars d’investissements. Cette priorité sera reconduite dans le budget de 2017. L’année 2015 a été une année difficile en termes de pluviométrie : les apports dans les barrages, dont la moyenne est de l'ordre de 1,250 milliards de mètres cubes annuels, se sont établis l'année dernière à seulement 654 millions de mètres cubes. En Tunisie, la moyenne pluviométrique annuelle est de l'ordre de 36 milliards de mètres cubes, dont seulement 4,8 milliards sont stockés. Les pertes sont donc énormes. Une étude à l'horizon 2050 sera bientôt lancée, a annoncé le secrétaire d’État ; elle aura pour objectif d'identifier les stratégies possibles.

La Presse (Tunis) – AllAfrica