Magazine H2o | Lutte contre les maladies liées à l'eau et à l'hygiène | Brèves - Afrique

Dessin de tracé de fleuve

Accueil > Brèves > Afrique > Lutte contre les maladies liées à l'eau et à l'hygiène

Lutte contre les maladies liées à l'eau et à l'hygiène

Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Dossier de
la rédaction de H2o
  
02/03/2014

Les ministres africains des Finances invités à augmenter le budget alloué à l'assainissement

Les acteurs de la société civile réunis à Cotonou, au Bénin, accordent une place centrale à la sensibilisation des ministres des Finances. Car sans augmentation significative du budget alloué à l'eau et à l'assainissement, des milliers d'Africains continueront de mourir de maladies liées à l'eau et à l'hygiène.

Selon le rapport du Programme eau et assainissement de la Banque mondiale, 7 000 béninois, dont 4 300 enfants âgés de moins de cinq ans, meurent de diarrhée tous les ans. Ces décès sont à 90 % liés à l'impureté de l'eau et au manque d'assainissement. Les intervenants de l'atelier régional de plaidoyer, communication et suivi des engagements Wash ont insisté sur la sensibilisation des ministres des Finances. D'autres ont même proposé de cibler les chefs d'État pour enrayer les tragédies à travers le continent. "L'accès à l'eau et à l'assainissement est une question de santé publique. Nous devons travailler à convaincre les ministères des Finances à allouer des budgets importants", prêche Amanda Marlin, chef du Programme plaidoyer et communication au Conseil de concertation pour l'eau et l'assainissement – WSSCC.

Pourtant, la modicité du budget accordé par les gouvernements africains est en contradiction avec les promesses faites. "Les autorités nationales en charge de ces questions ont pris des engagements lors de diverses rencontres internationales parmi lesquelles, celle de Thekwini en Afrique du Sud, en 2008, où les chefs d'État africains ont décidé de faire du secteur une priorité dans leur agenda de développement", rappelle le ministre de la Santé publique du Bénin, le Pr. Dorothée Kinde Gazard. Les gouvernants doivent comprendre que les investissements dans ce secteur sont récupérés en terme d'augmentation de la production, de réduction des dépenses des ménages pour la santé et au niveau macro-économique. Ils dépenseront moins pour faire face aux épisodes des maladies hydriques ou des pathologies causées par l'insalubrité. "Pour un dollar investi dans le secteur de l'assainissement, le retour sur investissement est de 5 dollars", rapporte Amanda Marlin. Même si le déficit de financement est une contrainte réelle, des solutions à portée de main, comme l'Assainissement total piloté par la communauté – ATPC, sont en train d'être mises en œuvre. "Le Conseil de concertation pour l'approvisionnement en eau et en assainissement a pu atteindre, en 2013, à travers le Fonds pour l'assainissement, des milliers de communautés à travers le monde. Ces résultats démontrent encore qu'il est possible, avec une approche pour un changement de comportements, d'améliorer la santé et l'environnement, et augmenter les revenus des populations", indique Mme Marlin. Signalons qu'à la fin de l'année 2013, plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde n'avaient pas accès à un assainissement, un droit pourtant reconnu.

Idrissa Sané, Le Soleil  (Dakar) – AllAfrica 20-02-2014

 

201402_SiegfriedModolaIRIN.jpg  photo Siegfried Modola / IRIN