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Niger |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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02/03/2014 | |
L'adaptation de l'Assainissement total piloté par la communauté ATPC, fait son chemin en Afrique. Le Niger a apporté une touche assez originale dans la réplication de cette approche importée de l'Inde. Dans ce pays, les 277 villages certifiés "fin de la défécation à l'air libre" exigent à tout homme qui demande la main d'une fille de construire des latrines chez-lui. C'est une condition non négociable. Cela est aussi un indicateur de la prise de conscience que l'eau, c'est la vie et que l'hygiène, c'est la dignité. "C'est une condition déterminante dans le cérémonial des fiançailles, parce que le père s'assure que sa fille, une fois mariée, n'aura pas de problème d'accès aux toilettes", explique Ousmane Dambadji, le président du Réseau nigérien des journalistes pour l'hygiène et l'assainissement. Cette valeur contraignante est pertinente au regard des exclusions dont certaines femmes sont victimes lors de leurs périodes de menstruations. Ces 277 villages ont été soutenus, pour la plupart, par Plan Niger tout au long du processus de construction de latrines et de vulgarisation des comportements hygiéniques. L'organisation poursuit ses efforts dans l'amélioration des conditions de vie des populations surtout vulnérables. Cette expérience fait, aujourd'hui, l'objet d'une étude d'un étudiant d'une université américaine. Cette approche originale a permis à beaucoup de ménages des villages non encore introduits dans le processus de l'ATPC de disposer de toilettes. Dans des familles des zones rurales, on peut trouver des personnes avec des téléphones portables qui coûtent plus cher que la construction de toilettes. Aujourd'hui, il reste à documenter cette approche pour voir dans quelles mesures la reproduire afin de donner la chance à plus de ménages de disposer de cette infrastructure. Il faudra aussi rappeler que l'Organisation néerlandaise pour le développement – SNV, WaterAid et l'UNICEF accompagnent le gouvernement du Niger à mettre à l'échelle cette approche. Le Réseau nigérien des journalistes pour l'eau et l'assainissement travaille également afin d’orienter une partie de la zakat (dîme) vers la construction de toilettes au profit des ménages démunis dans les campagnes. "Nous sommes en train de sensibiliser des commerçants pour qu'ils construisent des toilettes dans les villages au lieu d'offrir de l'argent aux personnes dans la rue. Il y a des commerçants qui mobilisent jusqu'à 500 millions de francs CFA de zakat. Si une partie de ce montant est affectée à la réalisation d'infrastructures d'assainissement, le nombre de bénéficiaires augmenterait" argumente Ousmane Dambadji. Idrissa Sané, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica 20-02-2014 |