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Dessin de tracé de fleuve

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Sénégal
L'impossible mission des habitants de Doune Baba Dièye

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
16/10/2012
À Dakar, les sinistrés font face aux eaux de pluie. À Doune Baba Dièye, bourgade insulaire située près de Saint-Louis, la grande majorité des habitants a déménagé. Ceux qui sont restés, faute de moyens, vivent un quotidien fait d'angoisse voire de terreur. Ils sont confrontés à l'assaut des vagues et à l'écroulement progressif de leurs maisons, si ce ne sont les restes de corps déterrés du cimetière du village. Pourtant, ici on ne connaît ni Téléthon ni plan Orsec.

Doune Baba Dièye est situé à seulement quelque sept kilomètres de la ville de Saint-Louis mais à des années lumières du point de vue modernité. Ce village qui s'enorgueillit d'être plus vieux que la capitale régionale ne dispose pas d'électricité et ne compte que trois points d'eau dont l'un est déjà englouti par la mer. Pour y accéder, il faut traverser les deux bras du fleuve à bord d'une pirogue de fortune, et tout cela entrecoupée d'une marche où l'on patauge dans les marécages et la boue. Mais ce problème d'accès n'est que l'arbre qui cache la forêt des grands maux qui assaillent Boune Baba Dièye. C'est l'aménagement en 2003, d'une brèche de trois mètres en amont de l'embouchure du fleuve Sénégal pour sauver la ville de Saint-Louis des inondations qui a bouleversé la vie des habitants du village. Cette bourgade insulaire, que l'on dit plus âgée que Saint-Louis et qui vient de fêter ses 350 ans est en train, irrémédiablement, d'être rayée de la carte du monde. La furie des eaux mêlées du fleuve et de la mer a déjà dévoré une grande majorité des habitations. La mosquée gît désormais dans l'océan alors que les assauts répétés des vagues ont fini de démolir la morgue sise à l'entrée du cimetière. Reportage.

Cheikh Lamane Diop, Sud Quotidien (Dakar) – AllAfrica 25-09-2012