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Dossier de la rédaction de H2o   |
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29/07/2010 | |
Dans la région de Kidal, dans le nord-est du Mali, les pénuries d’eau menacent non seulement les vies mais aussi la stabilité même de la zone. Les autorités nationales et locales – soutenues par les agences internationales – ont envoyé des camions-citernes remplis d’eau ainsi que des tonnes de riz et de fourrage à Kidal, où les animaux meurent quotidiennement et où l’eau, à la fois pour boire et pour se laver, est de plus en plus rare. Une catastrophe se profile si les pénuries d’eau ne sont pas résolues, a averti un rapport de l’assemblée régionale de Kidal, remis récemment au président malien Amadou Toumani Touré, à la suite d’une évaluation menée dans la région. Selon ce rapport, si les conditions actuelles ne s’améliorent pas, "c’est un cycle infernal qui se remettra en route : déplacements anarchiques, tensions et conflits et surpopulation dans les villes". "C’est tout l’équilibre même de la région qui va se trouver menacé". Les autorités locales ont appelé à construire, renforcer et entretenir des puits et des forages, mais également à mettre en place des systèmes innovants pour conserver et gérer le peu d’eau disponible. Kidal, comme beaucoup d’autres zones du Sahel, enregistre peu de précipitations annuelles. Mais au cours des dernières années, les pluies ont été particulièrement faibles, commençant tard et finissant tôt. Housseini Maïga, président du partenariat national de l’eau du Mali, a dit qu’une ville située au nord de Gao, au Mali, les habitants "n’ont pas eu une goutte de pluie, toute la saison des pluies [l’année 2009] – rien". M. Maïga faisait partie des experts et autorités de l’eau participant à des rencontres dans la capitale sénégalaise, Dakar, du 23 au 27 juillet, organisées par le Global Water Partnership. "Évidemment c’est un climat très variable, qui a des hauts et des bas, des bonnes années et des mauvaises années", a expliqué l'expert. "Mais ces dernières années, on a constaté une tendance à la baisse". Kidal a besoin "d’investissements colossaux dans le domaine de la gestion de l’eau pour éviter le pire", précise Yaya Dolo, gouverneur régional. Le manque d’eau potable est le principal problème à Kidal, a dit Yacouba Sangaré, médecin chef à Kidal. "La nappe phréatique baisse de plus en plus… Avoir de l’eau potable et pour se laver est aujourd’hui un luxe". La plupart des enfants venant en consultation médicale souffrent de diarrhées et de déshydratation, a-t-il précisé à IRIN. "Je suis à Kidal depuis 2004 et c’est la première fois que je constate l’ampleur du phénomène de la faim, non seulement pour les hommes mais aussi pour les animaux". "L’exploit cette année serait de pouvoir sauver un dixième du cheptel. Et dans cette région où les populations vivent de leur élevage, perdre 90 % du bétail équivaut à une famine. On assiste déjà à une dénutrition très rapide des enfants et de toute la population de la région en général, à cause du dépérissement de leur bétail", renchérit Alhabass Ag Intallah, membre du parlement de Kidal. IRIN – 28-07-2010 |