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Dossier de la rédaction de H2o   |
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31/08/2014 | |
Des milliers de mètres cubes d'eaux usées sont rejetés à la mer sans être suffisamment traités. Des pêcheurs remontent leur filet sur les barques en bois à la plage de Raoued. Mais à quelques mètres delà, un canal d'eau noire et nauséabonde vient se jeter dans la mer turquoise. Il s'agit des eaux usées venant de la station d'épuration de Chotrana à l'Ariana, la plus importante du Grand-Tunis. Et l'odeur ne trompe pas : l'eau qui s'écoule ici n'est quasiment pas traitée. La station d'épuration de Chotrana est défaillante. Selon l'ONAS, l'Office national de l'assainissement, des travaux sont en cours sur les deux bassins de la station pour rénover l'équipement d'aération depuis environ un an. Résultat : seul un bassin sur deux est fonctionnel et l'eau qui sort de la station ne répond pas aux normes sanitaires. "Nous pensons que le deuxième bassin devrait être disponible dès le mois d'octobre" assure Samir Nasr, directeur des opérations du Grand-Tunis à l'ONAS. Mais pour l'association environnementale SOS Biaa, les travaux ne sont qu'une excuse "la situation est la même depuis 2004" assure son directeur, Morched Garbouj. Alertée par les citoyens, l'association a effectué des prélèvements à différents endroits du Grand-Tunis. Les résultats montrent que la concentration des substances organiques dépasse les normes sanitaires internationales et tunisiennes. Le problème des rejets pollués dans la mer est connu de l'État. En mai 2014, la Cour des comptes a rendu un rapport accablant sur l'ONAS. Les experts ont observé que plus de 75 millions de mètres cubes d'eau ne sont pas traités en Tunisie et sont ainsi déversés dans la nature. Seules 37 % des stations d'épuration seraient soumises à des opérations de contrôle et 61 % des eaux traitées seraient non conformes. Mathilde Gracia, La Presse (Tunis) – AllAfrica 13-08-2014 |