Sénégal

Émeutes de l'eau : Cap-Skiring bascule dans une guérilla urbaine

Des populations assoiffées, déversent leur colère dans la rue

Ce qui devait être un simple point de presse sur la pénurie d'eau a vu la ville de Cap-Skiring basculer dans la violence, le samedi 30 mai. Les évènements sont survenus dans la cité balnéaire du Cap-Skiring où les populations se sont frottées violemment aux forces de l'ordre. Les populations qui s'insurgeaient contre le manque d'eau potable n'ont pas accepté que leur rassemblement soit dispersé par les forces de gendarmerie. En sous-effectif, les gendarmes ont eu du mal à contenir la foule de manifestants et ont tiré des coups de feu en l’air – enfin, peut-être pas toujours en l’air puisque trois blessés par balles ont été admis à l’hôpital régional de Ziguinchor : un à la cuisse, un à la main, plus une dame ayant été frôlée par un projectile. 

Créée en 1972 sur la commune de Diembéring la cité balnéaire de Cap-Skiring est depuis 47 ans sans eau potable. Les rares forages sur place approvisionnent uniquement les infrastructures touristiques. Pendant ce temps, les populations continuent de s'alimenter en eau de puits.

Ignace Ndeye, Sud Quotidien (Dakar) – AllAfrica  

La Casamançaise dément toute responsabilité liée au manque d'eau à Cap Skirring : La SODECA (Société d'Embouteillage Casamançaise), qui produit et commercialise la marque d'eau minérale naturelle La Casamançaise, a tenu une conférence de presse au Cap-Skirring le 11 juin 2020. Cette conférence fait suite à la manifestation des populations locales. Le directeur général, Eugène Ndiaye, explique la Casamançaise n'était en rien responsable de la pénurie d'eau, ce qui a d'ailleurs été affirmé par une autorité régionale. Il a rappelé qu'avant son implantation effective et le début de ses opérations, le projet de la SODECA a fait l'objet d'une étude indépendante d'impact environnemental qui a garanti que l'environnement ne subirait pas d'impact.

Ndeye Fatou Diéry Diagne, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica