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Tunisie |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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28/04/2022 | |
Les échecs de l'école publique sont exacerbés et approfondis dans les zones rurales où le calvaire des élèves, privés d'eau et d'électricité, se poursuit. La dernière partie du rapport mensuel des Mouvements Sociaux mars 2022, réalisé par l'Observatoire social tunisien (OST), relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), retrace la souffrance des enfants ruraux dans certaines régions et établissements d'enseignement sans eau ni électricité depuis des années. Prenant l'exemple de Sagdoud, une zone rurale à Redeyef qui abrite environ 2 000 habitants, le document indique que la pénurie d'eau augmente les difficultés rencontrées par les habitants de cette région où des dizaines de personnes sont privées d'eau potable depuis des années consécutives. Le pire pour les enfants de ces régions est que l'État continue de les ignorer à chaque occasion, ce qui constitue une grave menace à la jouissance des droits humains et des enfants en particulier. En effet, les enfants qui étudient sont particulièrement touchés par cette situation, parce qu'ils sont les plus vulnérables face aux risques physiques, psychologiques et épidémiologiques du fait de l'interruption de l'approvisionnement en eau et en électricité dans leurs écoles primaires. Cette situation affecte profondément le bon fonctionnement du processus éducatif en raison de la grave pénurie de fournitures, de bancs d'école, de salles de classe, de manque d'entretien des sanitaires et d'autres fournitures. Dans la région de Sagdoud, les habitants sont privés d'eau depuis presque 10 ans, la plus longue coupure d'eau dans le gouvernorat. Cela a laissé peu d'options à la population et les écoles primaires de la région ont recours à des alternatives, telles que la conservation de l'eau des puits à l'intérieur de tracteurs sans garantie de qualité ou de sécurité. De telles pratiques accroissent les préoccupations concernant les risques de maladies véhiculées par l'eau chez les enfants. La sociologue Rahma Ben Slimen souligne l'échec de l'école tunisienne à accompagner tous les changements structurels de la société. En effet, les inégalités sociales et la perte de ressources éducatives, telles que l'eau et l'électricité et tout ce qui concerne l'environnement dans les zones rurales, empêchent les écoles de remplir leur rôle éducatif. L'absence des commodités de base dans une école renvoie aux études sociologiques ayant traité des rôles des établissements scolaires dans le processus de transfert des inégalités sociales qui affectent négativement la psychologie de l'enfant se retrouvant dans un environnement éducatif qui ne répond pas à ses besoins. Meriem Khdimallah, La Presse (Tunis) – AllAfrica |