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Dessin de tracé de fleuve

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Mayotte (France)
3 ans de prison pour destruction d’habitats naturels

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
02/12/2024

Le 7 novembre, le Parquet de Mamoudzou à Mayotte a condamné un individu à trois ans d’emprisonnement ferme et à une amende pour destruction d’habitats naturels et d’espèces végétales protégées sur la commune de Dzoumogné. Cette décision fait suite à une enquête approfondie menée par l’Office français de la biodiversité (OFB) avec le soutien de plusieurs partenaires mobilisés pour la protection des écosystèmes en mangrove (Conservatoire du littoral, associations, collectivité…).

Une première intervention des forces de l’ordre a mis en évidence la destruction de plus de deux hectares de mangroves à des fins agricoles et pour y établir des habitations sur la commune de Dzoumogné. Le mis en cause a été interpellé suite à un comportement menaçant. Après une longue procédure judiciaire, il a été reconnu coupable et condamné à un an de prison. À sa sortie, cette personne a réitéré ses destructions à quelques centaines de mètres du premier site, impactant cette fois plusieurs milliers de mètres carrés supplémentaires d’arrière-mangrove et de mangrove. Les services de l’OFB ont mené une enquête minutieuse permettant de réunir les éléments nécessaires pour assurer son interpellation et cette nouvelle condamnation. Saluée par les autorités locales et les associations de protection de la nature, cette décision historique envoie un message fort aux auteurs d'infractions environnementales et réaffirme la détermination des acteurs de l'État à préserver la biodiversité unique de Mayotte. Le Conservatoire du littoral et les associations locales travaillent main dans la main pour restaurer ces écosystèmes endommagés et sensibiliser la population aux conséquences de ces dégradations. Le site impacté fera l’objet d’une opération de renaturation, qui renforcera la résilience de cette zone et préservera les services vitaux rendus par la nature.

La destruction de ces espèces et de leurs habitats dépasse le cadre écologique et affecte également la vie des population riveraines. La perte des mangroves et des zones humides augmente en effet les risques d’inondations, d’érosion et de salinisation des eaux. Les villages côtiers, en sont les premières victimes.