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Afrique de l'Ouest |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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08/12/2011 | |
Une étude publiée à Londres par l'initiative Global Water sur les impacts des grands barrages en Afrique de l'Ouest révèle que ces grandes infrastructures pourraient apporter davantage de bénéfices aux populations locales. Le programme financé par la Fondation Howard G. Buffetta, a identifié des pistes de réflexion pour partager les bénéfices des futurs ouvrages d'une manière plus équitable et créer des opportunités de développement pour les communautés. Pour l'initiative, il faut impliquer les populations riveraines comme bénéficiaires des barrages et dans toutes les prises de décision pour la construction, les investissements, la compensation, le déplacement, etc. Il s’agit de "remplacer les politiques de compensation qui visent à reproduire les conditions de vie initiales par des politiques qui permettent aux populations locales de s'adapter aux changements induits par le barrage, et d'en tirer des bénéfices", indique le rapport. Il convient aussi de favoriser l'accès des populations locales aux bénéfices générés par le barrage, par exemple en établissant des modalités préférentielles d'accès pour l'irrigation et l'électricité ou en créant un fonds de développement local alimenté par les retombées financières des activités économiques du barrage. "Quand les États construisent des grands barrages, l'objectif d'un développement national l'a souvent emporté sur le potentiel d'un développement local ou régional ; il en résulte alors un mécontentement prononcé des populations locales", précise Aliou Faye de l'Union internationale pour la conservation de la nature, qui collabore avec la Global Water Initiative sur ce travail. Jamie Skinner, chercheur à l'Institut international pour l'environnement et le développement et co-auteur du rapport ajoute : "Les efforts pour assurer que les communautés locales tirent un réel bénéfice ne vont pas à l'encontre des objectifs de développement national, et ne nécessitent pas de coûts élevés. Les développeurs de projet devraient travailler avec les populations locales au lieu de les voir principalement comme un obstacle au progrès national." En collaboration avec l'Union internationale pour la conservation de la nature, la Global Water Initiative a analysé les impacts de six grands barrages construits entre la fin des années 1970 et la fin des années 1990 au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso. Elle a tenu des ateliers avec les acteurs nationaux et locaux dans chaque pays pour discuter des résultats. Théodore Kouadio, Fratmat.info (Abidjan) – AllAfrica 23-11-2010 |