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La ressource en eau : état des connaissances et perspectives

Tome XXX des Annales de la SGN

Mots clés : Eaux des Hauts-de-France, Entre pluies et mers, Entre l’eau et l’espèce humaine qui est capable de prendre des initiatives qui respectent la dynamique de l’autre ?
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Titre La ressource en eau : état des connaissances et perspectives
Éditeur Société Géologique du Nord
Coll. Tome XXX des Annales de la SGN
Pages 100
Sortie décembre 2023

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Société Géologique du Nord
Mission Bassin Minier – CAUE

 

La Société Géologique du Nord (SGN) a réalisé un tiré à part sur le thème de l'eau dans les Hauts-de-France, issu du dernier tome de sa publication annuelle Les Annales de la SGN.

Constitué d’une centaine de pages, le dossier qui fait écho à l'actualité, apporte une vision plus large sur la place de l’eau dans tous ses états en région Hauts-de-France. Écrit à plusieurs mains, il croise les connaissances scientifiques, le vécu de responsables politiques, techniques et d'industriels. Ce dossier se veut une "source" pour apprendre à raisonner par l’observation, à se re-situer dans l’espace et le temps long du processus de fabrication du sol et la manière dont l’homme l’a appréhendé. C’est une invitation à sortir des schémas nourris par l’objectif d’apporter une réponse, de trouver une solution en faisant l’impasse sur la connaissance des environnements, de leurs composantes et des mécanismes qui les ont mis en place. Le dossier invite ainsi à porter un autre regard sur la problématique de l'eau en faisant se rencontrer observations, recherche et réalité vécue.

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Après le beau temps… la pluie 

Après deux années de sécheresse, le retour d’épisodes pluvieux intenses surprend. La mémoire humaine est plus volatile que celle de l’eau qui, elle, revient périodiquement dans ses conduits naturels. Sa périodicité peut être annuelle ou pluriannuelle ; mais les lieux d’écoulement sont constants… à l’aune de la vie humaine (≈ 100 ans), mais pas à l’échelle du millénaire, et encore moins à celle de la géologie (> 100 000 ans). Aujourd’hui, on incrimine l’évolution du climat qui, se réchauffant, favorise l’évaporation au-dessus de l’Atlantique et confie aux vents dominants le soin de déverser sur ces territoires cet excès d’eau. C’est vrai. Mais il faut aussi réfléchir que, depuis 70 ans, l’accroissement de population a justifié la croissance de la consommation d’eau – et donc des rejets –, et en même temps l’imperméabilisation des sols (voiries, constructions). 


Une espèce humaine de plus en plus invasive 

Les sécheresses épisodiques ont tenté les promoteurs désireux de satisfaire à une demande croissante d’habitat individuel, et donc de construction de services potentiels. Dans un pays dont, historiquement, le territoire comportait environ la moitié de zones humides, l’eau était devenue indésirable (repoussée hors des villes, ou couverte, contrainte de circuler dans des tuyaux calibrés). L’irruption intempestive de pluies intenses ne peut que provoquer des dégâts, d’autant plus importants que l’artificialisation croissante de nos modes de vie nous fait perdre l’appréhension du milieu naturel et de son adaptation permanente aux vicissitudes du climat.


La volonté non assumée d’envoyer l’eau le plus vite possible vers la mer

Depuis 70 ans, les espaces agricoles ont évolué avec de l’agriculture en "open field". Le remembrement a causé la disparition des fascines et des haies qui ralentissaient les écoulements. En parallèle, l’exploitation agricole a tendance à creuser des sillons qui suivent la pente. C’est un peu comme si tout était fait pour favoriser le ruissellement qui contribue aux débordements. Espaces agricoles et imperméabilisés répondent à une même logique : envoyer l’eau le plus vite possible vers la mer alors que l’infiltration est à favoriser pour deux raisons distinctes : limiter les inondations et recharger les nappes. Dans un territoire où le risque d’éboulement est essentiellement restreint à la frange littorale, le risque naturel majeur est induit par la présence inévitable de l’eau.

Entre l’eau et l’espèce humaine, qui est capable de prendre des initiatives qui respectent la dynamique de l’autre ?

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Les auteurs – La Société Géologique du Nord (SGN) est la 2ème plus ancienne société géologique professionnelle de France, conçue en 1870 par Jules Gosselet. C’est aujourd’hui une association loi de 1901 dont le siège social est situé au sein de l'Université de Lille, à Villeneuve d'Ascq (Nord). La SGN a pour objectif de concourir à l'avancement de la Géologie en général (Géosciences), et plus particulièrement de la Géologie des régions du nord de la France et de l'Europe du nord- ouest. Dans le respect de son objectif et de ces principes, la SGN se donne pour mission, d'une part, de produire des savoirs et participer au développement de la connaissance de la géologie à partir du territoire et, d'autre part, d'insérer la géologie dans une démarche culturelle, développer l’esprit critique et la citoyenneté.

Le CAUE du Nord est une association inscrite dans la loi du 3 janvier 1977, créée à l’initiative du Département du Nord. Il assure les missions d'intérêt public au profit de la qualité architecturale, urbaine, paysagère et environnementale. Par la nature de ses missions, le CAUE est situé, au contact des attentes et des interactions des décideurs, habitants et usagers, concepteur et techniciens. Ancré dans la réalité locale, le CAUE se veut être une plateforme de découverte, de rencontres et d’échanges au service d’un usage et d’une construction durable des territoires.

La Mission Bassin Minier Nord-Pas de Calais est une association de loi 1901. Elle est un outil d’ingénierie, d’aménagement et de développement du territoire. Parmi les chantiers fondateurs de la Mission Bassin Minier, on retient la valorisation de l’histoire et du patrimoine minier et l’appui à la conduite du dossier de candidature du Bassin minier Nord-Pas de Calais au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Photo ci-dessous : Philippe Cambier – En 2004, après quelques épisodes de sécheresse, des pluies abondantes ennoient la plaine de la Lys.